• SEQUENCE 2022 : PRESIDENTIELLES-LEGISLATIVES-RESISTANCE (1)

    Le collectif Ensemble ! Le Havre participe à la séquence de luttes et de débats qui marquera l’année 2022, année des élections présidentielles puis législatives, qu’il faudra compléter par un cycle de résistance populaire renforcée pour défendre nos droits. Nous partageons de nombreuses valeurs de gauche et écologistes dans le respect du pluralisme des opinions et la démocratie. Nous avons décidé de publier dans Quai du Rassemblement quelques prises de position significatives qui se sont exprimées en son sein.

    Voici les premières contributions. Nous invitons tous les lecteurs sans souci d’affiliations à s’exprimer (viser 10 lignes dans un esprit de dialogue entre camarades du même camp)

    SEQUENCE 2022 : PRESIDENTIELLES-LEGISLATIVES-RESISTANCE

     

    POINT DE VUE (JB) : LA PRIORITE : PREPARER L’UNITE D’ACTION CONTRE LE NEO-LIBERALISME

    POINT DE VUE (JL) : « CA DEVIENT GROTESQUE »

    POINT DE VUE (EB) : LA PRIMAIRE POPULAIRE, LA FAUSSE BONNE IDEE

    POINT DE VUE (JPR) : LA CANDIDATURE COMMUNE REVIENT A JEAN-LUC MELENCHON

    POINT DE VUE (GH) : LA SEULE PRIORITÉ : LES LEGISLATIVES

    Commentaires

     

    POINT DE VUE (JB)

    LA PRIORITE : PREPARER L’UNITE D’ACTION CONTRE LE NEO-LIBERALISME

    Les présidentielles font partie d’une séquence qui préparent les législatives et les luttes qui suivront. Nous sommes toutes et tous d’accord qu’il faut battre le néo-libéralisme incarné par Macron et Pécresse, ainsi que l’extrême droite incarnée par Le Pen et Zemmour. Tous les quatre veulent éroder les retraites, rogner les services publics (santé, éducation, transports en commun), prolonger le laisser-aller environnemental actuel, creuser les inégalités et limiter les libertés syndicales, associatives, démocratiques qui nous permettent de leur résister.

    La politique conduite par Hollande et Valls de 2012 à 2017, avec l’appui d’une aile d’EELV, s’est achevée par un désaveu terrible au sein du Parti socialiste et de la primaire ouverte de 2017 (victoire de Benoît Hamon). Aujourd’hui la plupart des socialistes d’accompagnement du néo-libéralisme sont passés chez Macron ; ceux qui restent au PS sont minoritaires à la base. Le sentiment en faveur de la rupture avec le néolibéralisme est fort aussi chez les écologistes..

    La plupart des candidats de gauche et de l’écologie soutiennent au moins en paroles l’unité d’action autour des dix revendications du Socle Commun de 2022 Vraiment en Commun, qui reprend les points essentiels de l’Avenir en Commun. Les divergences sur le nucléaire n’ont pas empêché cette unité d’action en 2012 et 2017 dans le Front de Gauche, avec la formule « une fois élus, nous organiserons une campagne informative suivie d’un référendum qui tranchera ». Les divergences sur l’OTAN et la bombe atomique française, quoiqu’importantes, peuvent être résolues de la même manière. Mais ces candidats sont poussés par la logique d’appareil (subventions électorales, couverture médiatique, protection des élus) à exagérer leurs particularismes et leurs divergences.

    Face à cette fragmentation et à ce sectarisme de boutique, la gauche et l’écologie ont besoin d’unité d’action autour de la défense des retraites, des salaires, de la santé, de l’école, de l’égalité des droits et de l’environnement. Ce combat pour l’unité emprunte plusieurs chemins : à l’intérieur de l’Union populaire, d’EELV, du PS, du Parti communiste, dans les luttes sociales menées récemment (santé, enseignants, privé), dans les regroupements syndicaux, dans 2022 Vraiment en Commun et dans la Primaire populaire. Il se développera dans la présidentielle, dans les législatives et dans les luttes qui suivront.

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    POINT DE VUE (JL)

    « CA DEVIENT GROTESQUE »

    Ca y est, ils et elles sont tous là. Il n'en manque aucun, peut-être Filoche? Même le NPA présente 2 candidats dont l'un, cheminot, en était encore membre il y a quelques mois (il vient d'ailleurs au havre demain faire une réunion publique dans un bistro...). 

    C'est à pleurer, ça devient grotesque.

    Suite au meeting imagé de Mélenchon à Nantes dimanche que j'ai suivi, en parti, sur France info, je me suis, difficilement, inscrit à la Primaire Populaire.

    La candidature récemment annoncée de Taubira s'y pliant, la présence renforcée de représentant de son courant radicale de gauche à la visio rencontre du 11 janvier organisé par des rouennais de la primaire, me font penser que cette primaire devient un instrument pour l'adouber.

    La primaire a retenu 7 personnes, comme les 7 petits nains, dont les 4 prétendants les plus connus et trois autres pour faire large.

    Je me suis, avec ma compagne, inscrit pour pouvoir voter Mélenchon, malgré lui, afin qu'il sorte 1er de cette séquence ratée d'une candidature unitaire sur un programme de rupture sociale.

    Il faut s'inscrire avant le 23 janvier pour empêcher la manœuvre de la droite de la gauche."

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    POINT DE VUE (EB)

    LA PRIMAIRE POPULAIRE, LA FAUSSE BONNE IDEE

    L’appel à l’unité de la gauche sonne comme une évidence.

    Mais quelle est la signification de cette gauche, quels en sont les marqueurs ?

    La « gauche » n’a-t-elle pas perdu tout crédit auprès des milieux populaires, du fait de la «gauche de gouvernement » qui est responsable de la montée de l’abstention et du jugement «tous les mêmes ! »

    Avec le Front de gauche, une ligne de rupture avec cette gauche de gouvernement s’était dégagée. Il lui restait à s’enraciner, à convaincre l’ensemble des citoyens de se saisir du contenu de son programme. Le front de gauche a éclaté, enrayant cette dynamique.

    La démarche de la « primaire populaire » contribue à remettre en cause cette ligne de rupture.

    Elle lui substitue un hit-parade où sont mis en concurrence les figures médiatiques que chaque postulant à la présidentielle s’est employé à construire. Et dire que les candidats ont en communs 80 % de leurs programmes revient à confondre les promesses électorales, qui n’engagent que ceux qui les écoutent, avec un véritable projet politique. Par ailleurs les candidats favorables à la démarche sont d’une discrétion sur les questions qui fâchent, comme l’obéissance aux directives de l’Union européenne, l’approbation les traités de commerces internationaux et les tribunaux d’arbitrage, dont les décisions peuvent sanctionner les états qui voudraient protéger leur population en contradiction avec les intérêts des multinationales…

    Prenons le cas de la dame Taubira. Elle a voté l’investiture du gouvernement Balladur et figuré sur une liste Tapie. En 2002, les voix qui se sont portées sur elle ont permis l’accès de Le Pen au deuxième tour. Comme candidate unitaire on fait mieux. On en fait une icône parce qu’elle a piloté le mariage pour tous (mais elle n’avait pas l’exclusivité de l’idée) et qu’elle a quitté le gouvernement Valls Hollande pour ne pas cautionner la déchéance de nationalité. Mais le véritable héroïsme n’eut-il pas consisté à ne pas entrer dans ce gouvernement ? Car en attendant d’en sortir, elle a, en tant que ministre entre 2012 et 2016, validé (entre autres) le CICE et ses milliards offerts au capital, la loi El Khomri contre le code du travail, les lois Touraine contre l’hôpital public et contre les retraites…

    Nous devons être du côté de la rupture avec l'état du monde que la droite et la "gauche de gouvernement" ont créé, et bâtir l'unité autour de lignes de rupture clairement identifiées.

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    POINT DE VUE (JPR)

    LA CANDIDATURE COMMUNE REVIENT A JEAN-LUC MELENCHON

    Cette gauche éparpillée désespère. La gauche gouvernementale a trahi les espérances ces années passées, c’est un lourd handicap. Les forces de gauche ont su dans le passé s’unir face au danger des forces d’ultra-droite. La grande grève des enseignants du 13 janvier vient de le rappeler : c’est ensemble qu’on gagne. Les gens de gauche souhaitent à coup sûr qu’un seul candidat les représente pour gagner au 1er tour de la présidentielle le droit de combattre au 2ème tour. Au point où nous en sommes la candidature commune revient à Jean Luc Mélenchon qui continue de tenir dans les sondages la première place à Gauche. Ses interventions restent percutantes. Les forces qui le soutiennent déjà ont peaufiné un programme sérieux et rassembleur.

    Il tend depuis plusieurs jours la main pour une alliance aux législatives qui est indispensable.

    L’union victorieuse autour de sa candidature pourrait créer un élan populaire résolu à mettre un terme à ces politiques successives qui ne cessent d’accroître la misère et cassent les services publiques, et les piliers sociaux qui ont fondé au cours des années et font encore notre identité commune.

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    POINT DE VUE (AC)

    "Faire réfléchir les candidats tout-puissants..."

    Je suis persuadée que les élections sont un outil très important pour la démocratie.

    Mais la forme que prend cette élection présidentielle est sans forme.

    Je ne parlerais que de la gauche dite radicale qui plaide pour le rassemblement et fait le contraire, çà promet….

    C’est une affaire de vieille politique qui ne pense qu’aux appareils et non la prise en compte des aspirations des électeurs, ce qui va nous mener à un taux d’abstention record qui met en danger la démocratie.

    Peut-être que les élections législatives seront menées autrement !

    Je me suis inscrite pour voter à la primaire populaire, avec beaucoup d’hésitation, car la façon dont cette action a été menée ne me convient pas, mais l’avantage est qu’ils arrivent à mobiliser un nombre important de personnes.

    En fait, pour moi, peu importe le résultat, si çà peut faire réfléchir les candidats « tout puissants », ce sera déjà ça.

    Par l’obligation de prendre en compte les différents appels par le candidat qui restera fait que nos idées sont un peu là.

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    POINT DE VUE (GH)

    LA SEULE PRIORITÉ : LES LEGISLATIVES

    La cinquième république nous impose depuis quelques temps déjà son calendrier pour une élection présidentielle, dans un système fabriqué par De Gaulle, par lui et pour lui, avec des contraintes qui ne sont pas les nôtres. Cela aboutit à une bataille, non pas d'idée, mais d'individus, d'égos, les programmes ne devenant plus qu'une justification pour maintenir sa candidature, puisque le ou la concurrent-e a forcément dans le sien LE point avec lequel on n'est pas d'accord.

    L'élection de 2022 est une caricature dans ce domaine. Alors que plusieurs programmes, à gauche, auraient très bien pu fusionner dans un socle commun de quelques revendications immédiates et urgentes, dans le domaine social, de l'écologie ou de la démocratie, on assiste au contraire à une offre pléthorique de candidatures. Chacun-e y va de sa spécificité qui figure à la page 12 ou 25 du programme pour se mettre en avant et dénigrer l'autre, alors qu'une bonne école de la démocratie aurait été d'abord de se faire élire, puis de soumettre à l'arbitrage du peuple souverain les sujets qui peuvent fâcher.

    Plusieurs mouvements ont vu le jour pour tenter de contrer cette profusion de candidatures. La Primaire Populaire, qui aurait pu être un bon outil pour faire émerger UNE candidature, est vidée de sa substance par le fait que les "gros" candidat-e-s nominés lors de la première phase, refusent d'y participer, ou peut-être certain-e-s d'entre eux-elles ont-ils/elles été prié-e-s de refuser. Il est noter que Clémentine Autain ou François Ruffin étaient arrivés lors de cette première phase loin devant Jean-Luc Mélenchon, ce qui devrait pousser à la réflexion les tenants inconditionnels de la candidature du tribun. De fait la primaire populaire apparait désormais, et elle est évidemment critiquée violemment comme telle par Jadot et Mélenchon, comme un tremplin pour la candidature Taubira.

    L'élection présidentielle est donc d'ores et déjà perdue pour la "vraie" gauche par la faute de quelques dirigeants pour qui l'intérêt des classes laborieuses passe après la satisfaction de l'égo. Vaut-il la peine qu'on s'y attarde davantage ? Pour la première fois depuis 2012, je voterai pour ma part pour un candidat qui, je le sais, n'a aucune chance de passer, mais dont le programme est un véritable programme anti-capitaliste, et la seule chose que l'on puisse espérer, c'est que la minorité de gens ayant indiqué voter encore à gauche fera de même.

    Reste l'élection qui suivra, et qui s'avère beaucoup plus intéressante, car, dans notre cinquième république, la chambre des députés a encore un pouvoir : celui d'imposer une cohabitation, à défaut d'un président du peuple. Pour cela, il faut une majorité au parlement. Certes, en cas de défaite à la présidentielle, cette majorité est plus difficile à atteindre, mais elle n'est pas impossible. Mais il faut dès maintenant imposer à nos états-majors un accord de législature, une répartition des circonscriptions, à l'échelle du pays, entre toutes les forces de gauche (reste à déterminer qui représente la gauche !) afin qu'il n'y ait dans chaque circonscription qu'un-e seul-e candidat-e ; condition sine qua non pour espérer remporter une victoire.

    La cinquième république nous piège là-encore car le financement des partis dépend du nombre de voix recueillies aux législatives ! Il y a donc des intérêts financiers en jeu. Pour une fois, les partis qui prétendent avoir l'intérêt du peuple comme seul crédo sauront-ils passer outre ? Sauront-ils mettre une victoire possible du camp des travailleurs au premier plan devant les finances des partis ? Je l'appelle de mes vœux. Hors de cela, il est à parier que la gauche ne se relèvera pas.

    Quoi qu'il en soit, la pitoyable séquence des présidentielles laissera des traces, et imposera une inévitable recomposition dans les rangs de la vraie gauche, en s'affranchissant des mouvements gazeux dont la démocratie de façade (chaque groupe de base fait ce qui lui plait) sert en fait d'alibi à une direction toute puissante pour imposer ses idées, puisque la base est atomisée et incapable de faire entendre sa voix. Un véritable mouvement de masse, démocratique, reste à construire.

    « Hommage à Daniel ColliardL'initiative citoyenne européenne pour la levée des brevets »

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  • Commentaires

    4
    Lundi 24 Janvier 2022 à 20:36

    Le communiqué de la Primaire populaire: "Du 27 au 30 janvier 2022, nous voterons. Nous sommes plus de 467 000 à nous être inscrits et inscrites au vote d'investiture de la Primaire Populaire"

    3
    jeff
    Samedi 22 Janvier 2022 à 18:14

    Bonjour,

    Bravo pour le travail de rédaction, l'éclairage international et historique.

    Je reviens d'un porte à porte sur Mont Gaillard, quartier populaire s'il en est.Bon accueil, même si la plupart n'irons pas voter, pas ou mal inscrits, désabusé/es.

    Mais j'ai pu vérifier une fois de plus que  la tête de Mélenchon  leur parle à tous, malgrés son "mauvais caractère"il est clairement identifié comme du coté du peuple, des pauvres.

    Si il y a une fenêtre pour remobiliser les classes populaires, c'est bien la période avant élection, un lieux, c'est bien l'Union Populaire. Tous les lundi au Deauville, de 16 à 18 heure.

    Je ne peux qu'une nouvelle fois vous y convier, avec vos doutes, vos réserves.Nous avons besoin de militant/es aguerries et compétents, nous partons de loin, comment transmettre l’histoire, les valeurs de leur classe à ceux, celles que la "gôche"   à trahie,  abandonné.

    Chaque semaine j'y rencontre des personnes de culture, origine, age varié avec en partage cette envie d'en découdre avec le pouvoir, de s'engager pour un monde plus juste.

    Débattre et agir.

    A bientôt j’espère.

    Jeff

    2
    Mercredi 19 Janvier 2022 à 18:30

    [Contribution JB]

    Le Socle Commun de la Primaire populaire est présenté sous la forme de 10 ruptures

    La rupture n° 6 ci-dessous abolit la loi El Khomri contre le code du travail, un désaveu formel du gouvernement Hollande-Valls

    Rupture #6

    Redonner le pouvoir aux travailleurs et travailleuses.

     

    Instaurer la représentation à 50% des salariés et salariées dans les CA et les CHSCT pour la fonction publique, et le pouvoir de veto du Comité Social Économique (CSE).

    Garantir l’égalité des salariés et salariées en faisant primer la loi sur les accords de branche et les accords d’entreprises.

    Voir https://primairepopulaire.fr/le-socle-commun/

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    1
    Mercredi 19 Janvier 2022 à 17:45

    [Contribution de JB]

    288 000 INSCRITS

    Mathilde Imer, responsable de la Primaire populaire, écrit aujourd'hui mercredi 19 janvier 2022 à 14 h:

    "288 000 inscrits et inscrites sur la plateforme sécurisée de vote : cela fait de nous le plus grand processus de désignation pour la présidentielle, avec déjà plus du double de votants de la primaire des Républicains !"

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