Le film de Gérard Miller "Georges Marchais, l'homme qui avait choisi son camp" sera diffusé le jeudi 8 décembre à 22 h 50 sur FR3 Normandie. Il sera accompagné d'un débat sur le PCF en Normandie auquel l'animateur, Antoine Oricelli, a invité:

- Aurélien Lecacheur, secrétaire fédéral du PCF Seine maritime

- Fanny Hamon, adjointe au maire de Dives-sur-mer, élue PCF-NUPES

- Serge Laloyer de l'Institut d'histoire sociale CGT 76, et ancien secrétaire PCF 75

- John Barzman, historien du mouvement social et membre d'Ensemble!-NUPES.

De gauche à droite: John Barzman, Fanny Hamon, Antoine Oricelli, Aurélien Lecacheur et Serge Laloyer.

Nous avons demandé à John Barzman ses impressions:

Le film de Gérard Miller évoque la vie et la carrière de Georges Marchais. Il est plein de souvenirs des années de 1945 à 1987, au cours desquels tant la classe ouvrière industrielle que le Parti communiste ont connu leur apogée en France. Il montre un Georges Marchais gravissant les échelons de la hiérarchie entièrement à l'intérieur du Parti (contrairement à ceux qui avaient une base dans les réseaux de résistants, à la CGT, dans l'ouverture aux intellectuels ou la gestion des relations unitaires). Il suscite de la sympathie pour le dirigeant.

Interrogé sur le film, j'ai dit que je m'étais référé à la notice biographique du Maitron, écrite par l'historien Paul Bouland, qui fut ATER à l'université du Havre pendant deux ans, et que le film correspondait bien à l'image de cette biographie: un homme qui a voulu incarner le lien entre le PC et les ouvriers des usines, notamment métallurgiques, et qui a été intégré à l'appareil du parti. J'ai signalé qu'il a présidé le parti alors que celui-cil voulait engager une transition du rôle de grand parti ouvrier suiveur admiratif du parti soviétique vers celui de grand parti ouvrier de masse, aliié fraternel mais égal du PCUS, considéré non plus comme la source de toute sagesse, mais comme une force de paix dans le monde. La transition a été trop difficile à réaliser.

Fanny, Aurélien et Serge ont apporté des éclairages sur leurs expériences très différentes, et leurs visions des perspectives du PCF et de la NUPES. Climat fraternel. Un reportage et un débat intéressants à voir.

Georges Marchais à la tribune devant le député de Rouen, Roland Leroy.