• SYNDICATS, ASSOCIATIONS : leur place dans le mouvement Front populaire - Simon Duteil, LDH

    Deux contributions au débat sur les perspectives du mouvement porté par le Nouveau Front Populaire

    Comment enraciner et développer le mouvement pour une vraie démocratie sociale et pour l'émancipation qui s'est exprimé successivement sous diverses formes au cours des six dernières années, dont la dernière est le Nouveau Front Populaire. Il est clair que ce mouvement doit s'appuyer non seulement sur les partis politiques établis, et encore moins sur leurs états-majors parisiens, mais sur une vaste confédération d'organisations politiques, de syndicats de salariés et de travailleurs indépendants, d'associations, de réseaux de voisinage, incarnés dans des collectifs locaux démocratiques, unitaires et pluriels.

    Les deux contributions suivantes traitent de ce problème: l'appel de la Ligue des Droits de l'Homme, lors de son congrès de Bordeaux, le texte de réflexion de Simon Duteil, ancien responsables de la Confédération syndicale  Solidaires, très actif dans l'Intersyndicale qui a dirigé le mouvement contre la réforme des retraites de Macron.

    Simon Duteil pose la question "Et le syndicalisme Solidaires?", qui s'applique plus généralement à tous les syndicats, "Et le syndicalisme dans tout ça?".

    La LDH pointe un regroupement où les partis politiques se retrouvent aux côtés des associations et syndicats.

    Questions devenues brûlantes.

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    SYNDICATS, ASSOCIATIONS : leur place dans le mouvement Front populaire - Simon Duteil, LDH

     

     

    Deux contributions au débat sur les perspectives du mouvement porté par le Nouveau Front Populaire

     

    1. 

    Simon Duteil, "Et le syndicalisme Solidaires dans tout ça ?", 4 juillet 2024

     

    Le lien : https://solidaires.org/documents/8003/Et_le_syndicalisme_Solidaires_dans_tout_%C3%A7a__Simon_Duteil_4_juillet_2024.pdf

    Et le syndicalisme Solidaires dans tout ça ? La séquence ouverte depuis la dissolution du 9 juin 2024 et la possible prise de contrôle de l’appareil d’Etat par l’extrême-droite nous oblige à questionner et à regarder avec lucidité nos outils syndicaux, notre outil commun, l’Union syndicale Solidaires et nos espaces d’alliances et d’actions.

    Le propos n’est pas de juger, mais de se donner les moyens de réfléchir notre syndicalisme. Nous sommes (le syndicalisme) la force sociale la plus organisée et la plus implantée sur le territoire avec une capacité de coordination à toutes les échelles. Nous organisons des millions de travailleuses et de travailleurs. Bien sûr il existe nombre de structures, en particulier des collectifs et des associations, qui travaillent au quotidien dans les quartiers, dans les villages, sur les terrains de sports, auprès de différentes catégories de la population. Mais aucune avec la force de frappe des syndicats.

    Pour autant, nous ne vivons pas les mêmes réalités entre nos secteurs professionnels et nos territoires,? y compris dans l’implantation forte ou non de l’extrême droite : quand une partie importante, voire une majorité des collègues votent RN et peuvent l’affirmer publiquement, ce n’est pas pareil que dans les lieux de travail où c’est une minorité discrète. Cette diversité est une force : elle doit nous permettre de mieux comprendre et de mieux agir, dans l’immédiat pour faire réduire fortement l’extrême-droite, et très rapidement pour gagner sur nos revendications et notre projet de société.

    Qu’avons-nous réussi à faire dans l’urgence ? Quels sont les points de blocages ? Que pouvons/devons nous faire (rapidement) évoluer ? Pour faciliter la réflexion, observons nos espaces militants à partir de notre organisation de base, nos syndicats et interpros locales pour aller jusqu’au syndicalisme, à nos alliances et au rapport aux organisations politiques.

    Nos syndicats de la cave au grenier

    Je n’aurai pas la prétention de dresser un tableau précis. Personne ne le peut en si peu de temps. Mais quelques éléments saillants de ces dernières semaines peuvent servir pour réfléchir dans nos sections, syndicats, unions locales. Les mêmes réflexions sont valables pour nos fédérations et nos syndicats nationaux et en partie pour notre Union :

    - Est-ce qu’il y a eu des “réunions d‘urgence” ou est-ce que la “vie a continué comme avant”. Dit autrement, est-ce que nos structures se sont donné les moyens de passer en “alerte maximum” comme le nécessite la situation ? Ça semble être le cas à plein d'endroits, mais force est de constater que ce n’est pas le cas partout. Un simple tour sur les espaces de communication de structures variées (sites, réseaux sociaux) montre qu’il n’y a eu parfois (trop souvent) aucun message spécifique sur la situation, ni tracts, ni visuels, ni information générale. Peut-être que c’est simplement que le travail militant concret, avec les collègues ou avec la population est fait sans avoir le temps de publier quoi que ce soit. Mais en 2024 on peut en douter.

    Dans le même ordre d’idée, est-ce que nous avons été capable de dégager le temps militant en annulant réunions et événements “secondaires” pour consacrer la majeure partie de notre énergie à la lutte immédiate à mener ? Évidemment il faut que le syndicat puisse fonctionner, continuer à défendre les salarié.es mais si nous n’interrogeons pas l’utilité du temps militant, nous produisons une sorte de “proto-bureaucratie” qui normalise par ses pratiques ce qui n’est pas normal (en trouvant toujours une justification pour le faire).

    - La question qui suit est donc de savoir si le travail syndical contre l’extrême droite n’est pas fait par impossibilité (faiblesse militante, sidération, manque de matériel…), si c’est parce que l’urgence n’est pas perçue ou si nous avons un problème de fond dans nos structures “ça ne nous concerne pas, on se mêle pas de politique” l'emporte et balaie tout débat collectif. On serait dans le dernier cas dans une situation à regarder en face car touchant au fondement de nos valeurs et de nos pratiques. Il nous faudrait nous interroger sur nos carences politiques dans la formation mais aussi sur la façon dont nous créons des syndicats.

    - Quels ont été les espaces de débats démocratiques et de discussion sur les actions et positions à prendre ? La question d’intervenir dans la campagne politique a été posée très rapidement, notamment dans le soutien direct ou non par l’appel au vote au Nouveau Front populaire (NFP). Une analyse claire de la situation montre l’impossibilité à notre camp social à empêcher l’accession au pouvoir de l’extrême droite par les arrêts de travail et par la grève. Non que ce soit impossible dans l’absolu, mais ça l’est en France en juin 2024 : nous sommes trop faibles (à Solidaires et plus largement dans le syndicalisme) et en incapacité de mener un tel mot d’ordre qui ne serait qu’une posture sans prise sur le réel.

    - Le consensus ou le compromis insatisfaisant ? C’est la question qu’on peut se poser parfois dans ces moments d'accélération. Le consensus nécessite du temps d’écoute, de réflexion, que ne permet pas toujours l’urgence. Le risque c’est de tomber alors sur des positions de compromis qui ne sont satisfaisantes pour personne et qui sont génératrices de tensions. La priorité est bien sûr de protéger nos outils syndicaux et nos collectifs militants. Il ne faut certainement pas les fracturer, encore moins dans la période. Mais il faut aussi voir si nous ne sommes pas limité es dans notre outil à certains moments.

    La question d’appeler à voter ou non au second tour des législatives est un bon exemple : si la CFDT, la CGT, la FSU et l’UNSA ont rapidement pris une position claire, notre union n’a pas pu le faire directement à cause de positions qui semblaient antagonistes sur le sujet. Pour autant c’est clairement la position majoritaire dans Solidaires au regard des expressions des structures. Des syndicats n’ayant pas pris position “frontalement” on parlé de “battre l’extrême-droite par tous les moyens”, ce qui inclut de fait aller voter contre. Il ne s’agit pas de jeter la pierre à telle ou telle structure, mais de nous interroger sur les blocages que nous nous mettons nous-mêmes et qui peuvent fragiliser notre objectif en nous ralentissant dans des moments urgents : empêcher un premier ministre d’extrême droite. Relève-t-il d’un défaut d’articulation entre nos instances et de lourdeurs internes ?

    - A-t-on été capable de porter nos revendications d’urgences, qu’elles soient sectorielles ou territoriales ? Quels que soient les choix faits vis-à-vis du NFP, la nécessité du syndicalisme c’est de porter de façon indépendante les positions et revendications des travailleuses et des travailleurs. Montrer que l’outil commun parle du réel et donne des perspectives, c’est ce qui permet d'entraîner les collègues, de leur donner confiance (avec évidemment la capacité de gagner), de proposer des alternatives au simplisme de l’extrême droite mais aussi de montrer que quel que soit le gouvernement, même et surtout NFP, nous assumerons de pousser pour l’amélioration matérielle et morale de notre quotidien.

    - Syndiquer, syndiquer, syndiquer ! Sommes-nous en train de mener une information générale auprès de nos collègues, de la population, vers les endroits où il n’y a pas d’implantation syndicale ? La période est périlleuse. Nombre de personnes se rendent compte qu’être isolé n’est plus une possibilité, surtout si on est une cible directe de l’extrême-droite (femme, racisé.e, lgbtqia+, antifasciste…). Et quel meilleur outil pour se défendre et pour lutter au quotidien au travail que le syndicat? Il n’y a pas à attendre, c’est le moment de proposer de toute part de nous rejoindre et d’accompagner les nouvelles et nouveaux camarades, y compris par beaucoup de formations.

    - Nous adapter à la nouvelle confrontation avec l’extrême droite qui va durer. Elle est centrale pour des années encore. Elle doit être pensée en profondeur et de façon pratique. Au-delà des dénonciations particulières et nécessaires, au-delà de la protection matérielle et morale pour nos adhérent.es, nos locaux, nous devons réfléchir à ce qui fait la force du développement de l’extrême droite chez les travailleuses et les travailleurs. Bien sûr nous ne partons pas de rien : le travail est important depuis des décennies, en particulier par notre commission antifascisme, mais aussi par et dans VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes). Mais nous devons faire ce que seul le syndicalisme peut faire : un travail de terrain patient, de reconquête dans les idées qui passera par une réflexion sur la socialisation du RN. Car si le fondement raciste est indéniablement partagé par des millions de personnes qui votent RN, et montre sa profondeur systémique, il y a aussi la question de la sociabilité du quotidien qui conforte dans le choix de l’extrême droite. Le travail des sociologues Benoît Coquard et Félicien Faury est particulièrement intéressant à regarder de près.

    Évidemment cela passe par la mobilisation de l’ensemble de nos valeurs, positions et de nos analyses antiracistes, antisexistes, antivalidistes, écologistes, internationalistes, lgbtqia+ en cherchant à les rendre les plus concrètes possibles dans l’actions syndicale, que ce soit au quotidien que dans les actions/campagnes que nous pourrions mener. Nous le savons, il faut toujours repartir du concret pour éviter une position surplombante d’un discours politique ou d’une position “juste” mais pas opérationnelle si elle est inadaptée pour parler et entraîner les collègues : penser avoir raison mais ne parler à personne. C’est l’inverse du syndicalisme.

    De façon plus large encore, Il y a aussi la question du rapport au travail : le discours libéral sur les “assisté.es” contre celles et ceux qui “travaillent” a fait des ravages en profondeur qu’il nous faut prendre à bras le corps. Non seulement elle alimente une partie de l’extrême droite (plus qu’avant de part son absorption d’une partie importante de la droite “classique”) mais en plus elle est un réel frein à la possibilité de faire accepter nos positions sociales. Il en va de même avec la négation par l’extrême-droite de la crise écologique.

    Il ne s’agit pas ici d’une liste exhaustive, mais d’éléments saillants qu’il est urgent d'interroger dans notre syndicalisme Sud / Solidaires. Nous devons certainement bouger. Car si nous avions raison dans l’ensemble de nos pratiques, de nos choix et de nos positions, nous ne serions pas un peu plus de 100 000 mais bien plus nombreuses et nombreux. C’est pourquoi nous devons aussi composer plus largement.

    La centralité et le potentiel du syndicalisme uni

    Nous le savons, le syndicalisme est un espace large, mais il a sa cohérence en tant que tel : quelles que soient nos différences de pratiques et de valeurs, il organise des travailleuses et des travailleurs et, a priori, veut améliorer leur quotidien. Nous avons tiré le bilan de la nécessaire unité pendant la lutte contre la réforme des retraites en 2023.

    La responsabilité du syndicalisme est grande dans la période pour empêcher la prise de pouvoir de l’extrême-droite, que ce soit maintenant, dans quelques années.

    Nous ne sommes pas toutes et tous sur le même point au niveau des structures. La CFTC, la CFE-CGE et FO n’ont pas suivi le reste de l’intersyndicale sur le barrage à l’extrêmedroite. A des échelles locales la CNT et la CNT-SO ont intégré l’intersyndicale, parfois même la confédération paysanne.

    Nous ne pouvons pas croire que face à la situation générale, nous pouvons continuer de la même manière, tracer notre petit sillon tranquille. Quand la tempête risque de faire couler le navire, il faut être capable de s’adapter vite et rapidement.

    Il me semble y avoir une priorité, que nous ne pourrons pas résoudre seul.e.

    C’est de poser la question de la division syndicale vis-à-vis des travailleuses et des travailleurs. Est-ce que quand l’extrême droite peut prendre le pouvoir, dans les jours, les mois ou les années qui viennent, nous allons nous battre entre OS ou nous serrer les coudes ? Est-ce que nous allons continuer à nous présenter divisé es aux élections ? Est-ce ⋅ que nous pouvons porter des propositions fortes ensemble ? Nous défendre ?

    Nous avons une responsabilité majeure pour créer une sorte de “Front populaire syndical”, indépendant du NFP, pour être à la hauteur de la période. Cela pourrait prendre la forme d’une alliance spécifique avec la FSU et la CGT. Nous pouvons créer une dynamique de confiance qui donnera de la force à nos luttes. Ou alors nous ne pensons que les alliances ce n’est bon que pour les organisations politiques et que le syndicalisme peut s’en passer pour affronter le fascisme qui est à nos portes ?

    La première action d’ampleur que pourrait mener le “Front Populaire syndical” (on pourra lui trouver un nom plus pertinent ! ) c’est de mener une campagne de développement massive du syndicalisme sur l’ensemble du territoire. Il faut des outils de progrès social pour structurer partout une action et une sociabilité de résistance et de contre-attaque.

    Une chose est certaine, personne ne peut se payer le luxe du sectarisme. Ou alors c’est jouer contre notre camp et faciliter l'avancée de l’extrême droite. Notre capacité à porter l’unité, à dépasser les désaccords et les rancœurs, à générer des alliances, peut réellement faire la différence et créer un électrochoc qui renforce durablement le syndicalisme et en face un rempart puissant face à l’extrême-droite puis une machine à la faire réduire. Avons-nous le choix ?

    Nos alliances indispensables avec le mouvement social et la société civile

    Solidaires a toujours été capable de travailler en profondeur avec le mouvement social. Nous savons que dans notre période les liens sont essentiels et doivent continuer de fonctionner et d’avancer. L’Alliance Écologique et Sociale (AES), avec les Amis de la Terre, ATTAC, la Confédération paysanne, la FSU, Greenpeace, Oxfam et Solidaires) a permis et permet de casser l’opposition fictive sociale / écologie. C’est un levier puissant pour participer au recul de l’extrême-droite qui au contraire porte une opposition binaire et écocide. Plus largement nous participons à la coalition 2024 créée autour de AES et du Pacte du pouvoir de vivre que la CGT a rejoint après son lancement, et qui porte une série de mesures “pour améliorer le quotidien” visant à faire pression sur les politiques. Évidemment ces propositions sont généralement en-deça des nôtres, mais c’est le propre du travail unitaire que de faire des compromis qui permettent de rassembler du monde.

    Ces alliances, regroupements et coalitions permettent une expression plus large et sont un outil important dans notre palette. Mais sommes-nous capables de nous les réapproprier au delà des quelques camarades et structures qui participent ?

    Notre écosystème inclut les organisations politiques (de gauche)

    Jamais autant que ces dernières semaines nous n’avons entendu ou vu brandi la fameuse et nécessaire Charte d’Amiens. Mais ce texte fondateur du syndicalisme (adopté en 1906) n’est pas une table des lois : il permet de réfléchir et affirmer l’indépendance du syndicalisme et l’autonomie du mouvement social par rapport aux enjeux et agendas propres des organisations politiques. Nous pouvons facilement affirmer que dans les semaines qui viennent de se passer nous avons partager les mêmes enjeux et le même agenda central que le Nouveau Front populaire : battre l’extrême-droite.

    Si un texte d’il y a 118 ans devient une position rigide, c’est que nous avons des difficultés plus profondes. L’indépendance n’est ni la neutralité, ni l’isolement. Bien sûr que nous travaillons avec les organisations politiques.

    Ne nous cachons pas non plus derrière notre petit doigts : il est plus facile de militer, de porter nos revendications, de peser dans le rapport de force (et d’avoir moins de violences de tout ordre, individuelles et collectives) avec un pouvoir d’Etat plus à gauche. Et c’est peut être un des points à réfléchir. Nous ne sommes plus dans le contexte des années 1970- 1980-1990 fondatrices pour notre courant syndical. Les urgences démocratiques et écologiques, la lutte contre les discriminations systématiques en plus de l’évolution du capitalisme nous mettent face à des obligations de réfléchir à nouveau les articulations. Notre syndicalisme peut peser et doit peser. La situation est trop grave pour la laisser aux seul.es professionnel.les de la politique.

    Poser ces questions sans penser avoir raison. Mais titiller notre intelligence collective, analyser la période et la situation pour évoluer.

    C’est la force et la richesse de Solidaires : partir du réel et mettre la question démocratique au centre de notre action. Parfois certaines pièces sont un peu rouillées, ça se ressent plus fortement dans les moments d’urgence. Et bien réparons et inventons ensemble. Nous n’avons pas le choix, nous ne sommes pas loin d’une alternative déterminante, celle d’un syndicalisme offensif et rassembleur, porteur d’une alternative sociale et écologique forte et qui gagne ou en face la barbarie illibérale post-fasciste, interclassiste, raciste, patriarcale, lgbtqiphobe, écocide…

    Rien n’est écrit, mais le vent glacial de l’extrême-droite souffle sur nos nuques, à nous de jouer vite, fort et collectif.

    Simon Duteil

    Le 4 juillet 2024

     

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    APPEL DE LA LIGUE DES DROITS DE L'HOMME, Congrès de Bordeaux 30 juin 2024

    Le lien : https://www.ldh-france.org/assurons-la-defaite-de-lextreme-droite-le-7-juillet/

     

    Appel de syndicats et associations dont la LDH

    Face à la perspective mortifère d’un gouvernement du Rassemblement national (RN) nous appelons à un sursaut démocratique et républicain des partis politiques et des électrices et électeurs !

    Le deuxième tour, décisif, est à la fin de la semaine. Dans un très grand nombre de circonscriptions, il y a une candidature du RN qui peut gagner le 7 juillet en cas de triangulaire.

    Nous appelons les partis politiques à décider du maintien d’une seule candidature face à l’extrême droite, partout où elle est en mesure de l’emporter.

    Nous appelons les électrices et électeurs à voter pour la candidature la mieux placée après le premier tour, là où les partis auront maintenu plusieurs candidat-e-s face au RN.

    Nous entendons toutes les raisons qu’il y aurait pour ne pas voter pour celui-ci ou pour celle-là. Ce peut être le rejet de député-e-s sortant-e-s d’une majorité qui a mené des politiques ayant, dans les faits, renforcé l’extrême droite. Ce peut être un rejet de partis politiques dont on ne partage pas l’ensemble des priorités, les méthodes, des politiques.

    Mais ce qui se joue dimanche dépasse radicalement ce qui nous divise. Ce n’est pas une question de droite ou de gauche. C’est une question encore plus essentielle qui va se jouer, celle de la possibilité de vivre toutes et tous ensemble en France. A cette question, le RN répond par un projet politique raciste et violent, celui de la destruction progressive des libertés et plus généralement de la République, qui a toujours été sa cible première. Il s’agit de l’arrivée au pouvoir d’un parti dont le programme est construit autour de la négation de l’égalité en droit des êtres humains proclamée par l’ONU en 1948. C’est à cette égalité que nous, syndicats et associations, travaillons jour après jour, pour que chacune, chacun, ait accès à un service, à un droit, une réponse à ses besoins.

    Celles et ceux qui refusent la société que nous annonce l’extrême droite sont donc devant un choix simple : toute dispersion des votes au second tour offrirait le pouvoir au RN du fait du mode électoral, alors même que ses idées inégalitaires sont minoritaires dans la société. Les votes doivent converger autour d’un seul objectif : défaire le RN.

    Le 7 juillet, pas une voix ne doit manquer à la défaite du RN !

    Paris, le 30 juin 2024

    Un appel à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et signé par AC ! Agir ensemble contre le chômage, ActionAid France, Action contre la faim (ACF), Action Justice Climat (AJC), Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21), Ah Bienvenue Clandestin·es ABC’éditions, Alice Guy production, Alternatiba, Alternatives européennes, Alynea – Samu Social 69Amis artistes amateurs de Pont-de-Claix, Les Amis de la Terre France (ATF), Amis de Tribune socialiste (ATS), Les Amoureux au ban public, Animafac, APF France handicap, Appel des cent pour la paix, Archipel de l’écologie et des solidarités, Asil’Accueil 88, Asile Asso, L’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’Acort), Association Abraham Mazel, Association d’accueil des demandeurs d’asile de Mulhouse (AADA), Amis de Tribune Socialiste (ATS), Association des anciens appelés et leurs amis contre la guerre (4ACG), Association Causons, Association chez Violette, Association contre le colonialisme aujourd’hui (ACCA), Association pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Association d’ex prisonniers politiques Chiliens en France (AEXPPCH-France), Association des femmes de l’Europe méridionale (Afem), Association française des juristes démocrates (AFJD), Association franco-ukrainienne VOLYA, Association Histoire coloniale et postcoloniale, Association “i’anen” chants traditionnels des femmes de la méditerranée, Association Josette et Maurice Audin, Association Liber Terre – Bieuzy Plumeliau, Association des ludothèques françaises (ALF), Association des milles et une victimes d’inceste et de Traumatismes (LAMEVIT), Association nationale des ancien-ne-s combatant-e-s et ami-e-s de la Résistance – Isère (ANACR Isière), Association nationale d’assistance aux frontières pour les personnes étrangères (Anafé), Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA), Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), Association Phénix LGBTQIA+ Quimper, Association de prévention spécialisée nationale (APSN), Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis), Association pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine normalien du Finistère (ASVPNF), Association de solidarité et d’information pour l’accès aux droits des étrangers (ASIAD), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association Tunisie culture et solidarité (ATCS), Association de valorisation d’expertise citoyenne et de solidarité (AVECs), Association Vite au Théâtre, Une Autre voix juive (UAVJ), Cent pour Un 06, Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active (Cemea), Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim), Centre évolutif Lilith Marseille (CEL), Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Centre social Echo, Cercle Condorcet de Paris, Cercle des voisins du CRA de Cornebarrieu, La Cimade, CliMates, Collectif des associations citoyennes (CAC), Collectif catholique P.A.I.X, Collectif Changer de cap, Collectif droits des femmes et plus 14, Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif NewArt’Aix, Collectif Poétisthme, Collectif Tenon pour l’IVG (CIGV), Collectif pour une Transition citoyenne (CTC), Comité écologique ariégeois, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie (CRLDHT), Comité pour la santé des exilés (Comede), Comité de vigilance pour le maintien des services publics de proximité de Haute-Saône (CV 70) ; Commerce équitable France, Commown, Confédération générale du travail (CGT), CGT personnels de la Collectivité européenne d’Alsace (CGT-CEA), CGT – Union Locale CGT de Lille et environs, Confédération nationale du logement (CNL), CNL  31, Confédération syndicale des familles (CSF), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Conseil national de la nouvelle résistance (CNNR), Convention pour la 6° République (C6R), Convergence de défense et développement des services publics, Coordination antifasciste pour l’approbation des libertés académiques et pédagogiques (CAALAP), Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception (Cadac), Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Droit au logement (Dal), Eclaireuses Eclaireurs de France (EEDF), Ecofestival Ca marche Parthenay, Ecologie au quotidien (EAQ), Elena France, Emmaüs Connect, Emmaüs France, Emmaüs Solidarité, Enfance réseau monde/services (ERM/S), EthnoArt, Europe solidaire sans frontières (ESSF), Exod, Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), Fédération des acteurs et actrices des musiques et danses traditionnelles (FAMDT), Fédération des Aroéven, Fédération Addiction, Fédération artisans du monde (FAdM), Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Fédération générale des retraité.es de la fonction publique – Pyrénées-Atlantiques (FGR-FP 64), Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Fédération des mutuelles de France (FMF), Fédération nationale des arts de la rue, Fédération nationale des Francas, Fédération nationale des Samu sociaux (FNSS), Fédération régionale des MJC Méditerranée (FRMJC Méditerranée), Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Fédération syndicale unitaire (FSU), FSU 59, FSU 62, FSU Emploi, FSU Travail emploi insertion organismes sociaux (FSU TEIOS), Fédération des travailleurs africains et amis en France et en Europe (Fetafe), Le Fil, Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand France Liberté, Fondation Lilian Thuram contre le racisme, pour l’égalité, Foodwatch France, Forum Réfugiés, Français Langue d’accueil (FLA), France Amérique latine (FAL), France Fraternités, France Nature Environnement (FNE), France terre d’asile, Futurs composés – réseau national de la création musicale, Générations Futures, Generation for rights over the world (GROW), Golem, Greenpeace France, Groupe accueil et solidarité (GAS), Groupement d’associations porteuses de projets en environnement (Grappe), Groupe d’information et de soutien des immigré⋅es (Gisti), Habitat & citoyenneté (H&C), Halte au contrôle numérique, HES – socialistes LGBTI+, Human Dignity (HD), Humanity Diaspo, Internet libre Lyon et Saint-Etienne (Illyse), Instants vidéo numériques et poétiques, Jeunes communistes du Nord, J’En Suis, J’Y Reste, Les Jeunes européens – France (JE-F), Un Jour la paix, JRS France, Kodiko, Kolone, Ligue de l’enseignement, Ligue de l’enseignement de l’Yonne, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie (LFID), Maison internationale de Rennes (MIR), MADERA, Médecins du monde (MDM), Les Midis du Mie, Migraction59, Migrations santé France, Mission populaire évangélique de France, Monde d’après monde d’avance (Mama), Le Mouton numérique, Mouvement e-graine, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Mrap métropole lilloise, Mrap Montpellier, Mouvement pour l’économie solidaire, Mouvement national Le CRI, Le Mouvement de la paix, Mouvement de la paix comité angers, Mouvement pour une alternative non-violente (Man), Mutuelle des pays de Vaucluse (MPV), Négawatt, Nous sommes vivants, #NousToutes, Observatoire international des prisons – section française (OIP),  On est prêt, Oxfam France, Le Planning familial du Nord, Paris d’exil, Patron.nes solidaires, People’s Health Movement France – Le Mouvement populaire pour la santé France (PHM/MPS France), Peuple et culture (PEC), PLACE Network, Poitiers, l’avenir à taille humaine, Pollinis, Queers uni.e.s de Bretagne (QuB), Radio Campus Lille, Réfugiés Bienvenue, Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (Raar), Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (Reses), Réseau euro-maghrébin citoyenneté et culture (REMCC), Réseau Euromed France (Ref), Réseau Hospitalité, Réseau national des juniors associations (RNJA), Résister aujourd’hui (RA), Revue 180C, Revivre, Roya citoyenne, Run ar puns, Sat Amikaro, Service civil international branche française (SCI France), Singa, Solagro, Solidarité Laïque, Soliha, SOS Racisme, Stop aux violences obstétricales et gynécologiques France (Stop VOG France), SUD Education, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat national des infirmières conseillères de Santé-FSU (SNICS-FSU), Syndicat national des journalistes (SNJ), Syndicat national des médecins de PMI (SNMPMI), Territoire Actif , Touiza Solidarité, Tous migrants, Transmettre un Horizon à tous, L’Union étudiante, Union des étudiants exilés, Union fédérale d’intervention des structures culturelles (UFISC), Union des Juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union nationale des étudiants de France-Poitiers (Unef Poitiers), Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Union nationale des syndicats autonomes Hauts-de-France (Unsa Hauts-de-France), Union syndicale lycéenne (USL), Union syndicale des médecins des centres de santé (USMCS), Université européenne de la paix (UEP), Universités & Réfugié.e.s (Unir), Utopia 56, Victoires Populaires, Vitacolo, VoxPublic, YES Akademia, Zero Waste France (ZWF).

    Les organisations qui souhaitent signer l’appel “Assurons la défaite de l’extrême droite le 7 juillet !” peuvent remplir CE FORMULAIRE.

     

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