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Jeudi 9 mai : défense de la fonction publique
Cela fait des années que la fonction publique est dans le collimateur du libéralisme. Cela fait des années que les syndicats, les mouvements politiques de gauche appellent à la mobilisation pour la défendre. Cela fait des années que les citoyen-ne-s voient bien que les services publics se dégradent. Une des causes de l'explosion sociale des Gilets Jaunes en novembre était d'ailleurs la désertification des campagnes en terme de services publics, et de services rendus au public (sécu par exemple).
Mais les attaques portées par Macron et son gouvernement sont d'une toute autre nature. En faire la liste ici serait fastidieux, personne n'aurait le courage d'aller jusqu'au bout.
citons en vrac :
- après la vente des autoroutes, c'est la vente des aéroports, Toulouse-Blagnac, Aéroports de Paris...
- l'ouverture du rail à la concurrence, préparée par la casse de la SNCF, afin que l'exaspération des usagers soit maximale et qu'ainsi, la pilule passe mieux. Quand on veux noyer son chien, on l'accuse de la rage. Cela a toujours été la politique des nos gouvernements. Dernière fourberie en date : le train de 82 wagons réfrigérés qui tous les jours relie la plateforme "primeurs" de Perpignan à Rungis sera bientôt remplacé par... 20 000 poids lourds par an car les wagons (qui ont 40 ans) sont vétustes et la société qui les loue à Fret-SNCF n'aurait pas les moyens d'en louer de nouveaux, les tarifs de location pratiqués étant trop élevés. Fret-SNCF en l'absence d'investissement de l'état, a pourtant réduit le personnel ,supprimé des destinations, "massifié"(1) les trains, elle ne peut résister à la concurrence du privé et surtout de la route, à l'heure où Macron pleure des larmes de crocodile sur l'augmentation des taux de gaz carbonés et organise des sommets d'hypocrites sur le dérèglement climatique.
- la casse du statut, avec l'explosion des contrats de mission, des vacataires, des stagiaires et des "services civiques" surexploités. L'éducation nationale, en particulier le supérieur, croule aujourd'hui sous le nombre de vacataires et de contractuel-les, dans tous les secteurs : enseignement, administratif...
- les fermetures d'hôpitaux et de maternités, qui ont eu des conséquences mortelles récemment, ce qui n'empêche pas le gouvernement de continuer, en fermant Bernay, et ne respectant pas ses engagements, arrachés de haute lutte dans la psychiatrie (Janet, Le Rouvray...), et remis en cause quelques mois plus tard.
- les lois sur l'école, dont la dernière en date qui, outre qu'elle durcit encore les conditions d'exercice du métier (en particulier sur l'interdiction de s'exprimer librement, on l'a vu il y a peu au Havre, ainsi qu'à Lodève), prépare la liquidation des filières techniques - dont le patronat veut s'emparer depuis longtemps, comme il l'a montré en mettant la main sur l'apprentissage l'an passé, au détriment des régions - et organise la désertification des universités, par l'inadéquation voulue des programmes des lycées avec les pré-requis nécessaires dans le supérieur : En effet, lorsque les lycéen-ne-s auront abandonné les maths (facultatives) après la seconde, comment feront-ils/elles pour rentrer dans une fac de sciences deux ans plus tard ? En l'absence de tout service d'orientation - les CIO étant fermés les uns après les autres - personne ne sera là pour tirer la sonnette d'alarme. Quelles seront les catégories de lycén-ne-s qui en pâtiront les premières ? Poser la question c'est déjà avoir la réponse. Ajoutons à cela l'augmentation exponentielle des droits d'inscriptions, pour les étudiant-e-s extra-communautaires, d'abord, en attendant l'augmentation des droits pour tous et toutes comme le préconise la cour des comptes, et l'on pourra bientôt fermer une université sur deux !
- Terminons, mais nous avons forcément oublié des secteurs, par les attaques sur la justice, embouteillée par le manque de personnel récurrent, là encore manque organisé pour justifier la "justice par algorithmes" !
Un état sans fonction publique, c'est un état entièrement dépend du privé, c'est un état impuissant.
Alors plus que jamais, même si notre fonction publique n'est pas la meilleure, il nous faut encore et toujours la défendre !
Demain, jeudi 9 mai, tous et toutes dans la rue à l'appel des syndicats, et des Gilets Jaunes qui seront présent-e-s également.
Au Havre, la manifestation est appelée à 10h30, à Franklin.
Ensemble ! a sorti un tract sur cette journée. Vous pouvez le télécharger et le lire en cliquant ici
(1) trains dont la composition n'est pas remaniée entre le départ et la destination. Cela impose évidemment, d'abandonner des gares, dont les wagons ne seront plus agrégés aux trains, en cours de parcours.
Tags : Normandie, Havre, Services_publics, Luttes, Syndicats, Fonctionnaires
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