• COVID - GENERALISER LA COUVERTURE VACCINALE - LEVER LES BREVETS

    Quai du Rassemblement publie la note n° 6 du Groupe de travail sur la COVID établi par Ensemble! et Ensemble Insoumis.

    Il appelle à la généralisation de la vaccination anti-COVID en France et dans le monde.

    Plusieurs lecteurs nous ont demandé de contribuer à un résumé accessible au plus grand nombre.

    COVID - GENERALISER LA COUVERTURE VACCINALE - LEVER LES BREVETS

    Il est urgent que les brevets sur les vaccins soient levés !

    Il est impératif que la couverture vaccinale de la population, ici et dans le monde, se généralise !

    Il est indispensable que les soignant.es soient vacciné.es contre le Covid !

    Comme l’été dernier, nous sommes sorti.es du confinement et nous ne souhaitons pas y retourner. Nous voulons oublier le plus vite possible ces dix-huit mois qui ont été si difficiles pour la population – à l’exception des milliardaires du CAC 40 rappelons-le !

     

    Néanmoins, le risque lié au variant Delta apparu en Inde, plus contagieux (R0 estimé à 4), s’installe progressivement au niveau mondial comme au niveau national. La progression du variant Delta, fait de l’élargissement de la couverture vaccinale une priorité. En effet, on sait avec certitude que l’aspect d’une 4e flambée épidémique et l’impact qu’elle aura dépendent en grande partie de son étendue. Or, dans le même temps, alors qu’elle représente au plan mondial un enjeu sanitaire majeur dans cette perspective, la levée des brevets sur les vaccins contre le SARS-Cov2 n’est toujours pas défendue par la Commission Européenne, pas plus que par le gouvernement français, qui laissent se creuser les inégalités entre les pays les plus riches et les pays pauvres à la merci de nouvelles vagues épidémiques et de nouvelles mutations du virus potentiellement plus contagieuses et/ou meurtrières. Actuellement, dans une Tunisie largement privée de vaccins, où moins de 2% de la population totale a eu accès à la vaccination, l’épidémie fait rage avec des conséquences absolument dramatiques. La bataille pour la levée des brevets doit s'intensifier à l'échelle internationale et européenne, pour ces raisons de fond à la fois de l’ordre de la solidarité internationale et de la sécurité sanitaire mondiale.

    En France l’accès aux vaccins n’est plus ce qui freine la vaccination et par conséquent la lutte contre la pandémie. La défiance envers la vaccination n’y est pas nouvelle, mais elle prend parfois une coloration «antisystème» qui se développe via les réseaux sociaux de façon puissante et s’infiltre dans certains secteurs se réclamant de la transformation sociale et écologique. Ces théories « antivax » sont pourtant – et cela est encore plus évident avec la crise du COVID-19 compte tenu des urgences immédiates auxquelles elle nous expose – dénuées de tout fondement sérieux dans les connaissances scientifiques actuelles. Il faut souligner également dans ce contexte que les individus qui présentent des facteurs de risque face au virus (les patients très âgés ou les patients immunodéprimés par exemple, notamment les cancéreux du fait de leur traitement) répondent moins bien au vaccin. Pour ces patients ou personnes âgées fragiles, la vaccination de celles et ceux qui les entourent et qui les assistent – et donc des soignant.es en premier lieu, mais pas seulement - répond à une prophylaxie qui est indispensable pour éviter leur contamination avec ses conséquences tragiques.

    La défiance à l’égard de la vaccination marque l’étendue de la défiance vis-à-vis des institutions de santé, publiques ou privées (les grands laboratoires du « Big Pharma »), et du gouvernement, et également en ce qui concerne les soignant.es la défiance vis-à-vis de tutelles et d’un management qui ont multiplié les injonctions contradictoires mais toujours autoritaires, et qui sont au quotidien les acteurs d’une maltraitance généralisée des personnels de santé. Mais, alors que la ressource vaccinale est aujourd’hui la clé de la lutte contre une pandémie mondiale dont les effets sont toujours dévastateurs, il serait absurde de considérer le consentement à la vaccination générale comme un référendum pour ou contre Macron. La pandémie qui depuis un an et demi a fait des millions de morts , en particulier dans les pays du sud où le taux de vaccination est dérisoirement faible - et pour lesquels nous réclamons la levée des brevets – devrait suffire nous à convaincre. Au Brésil, où en une seule année il y a eu 523 000 morts, le président d’extrême droite, Bolsonaro, mène une campagne acharnée contre la vaccination. Sans parler de la situation de l’Inde, de la Tunisie, de l’Afrique du sud. Situation à comparer avec les résultats obtenus là où la vaccination a été largement répandue.

    Là où le débat devrait porter sur l'urgence d'aller vers les oublié.es de la vaccination - les plus pauvres, les plus éloigné.es des grands centres de vaccination, les plus éloigné.es d'internet, les précaires, les Sans Domicile, les plus fragiles face au Covid-19 et les moins vacciné.es - devrait porter sur l'urgence de bâtir les gestes barrières avec les populations, et bien sûr sur la levée des brevets, il porte encore une fois après les annonces de Macron lundi 13 juillet, dans un nouvel acte de « gouvernance » solitaire de la crise, sur les décisions imposées d’en haut par un gouvernement délégitimé par sa gestion inefficace de l’urgence sanitaire. En France, le gouvernement est très largement responsable du retard pris par la vaccination. Au plan international il s’oppose à la levée des brevets. On ne peut que souligner qu'il cherche actuellement à se donner les apparences de la rigueur et de l'efficacité et à s'exonérer de ses responsabilités.

    Face à lui, en même temps que l’exigence de la levée des brevets pour favoriser l’accès à la vaccination des populations des pays dominés et pauvres, c'est une politique de santé publique démocratique et égalitaire, contrôlée par la population, que nous devons défendre ensemble (soignant.esenseignant.esaidant.es, etc.). Une telle politique s'adresserait à toute la société et pas seulement aux individus pris isolément, car c'est de la protection de la population dans sa totalité dont il doit être question. Elle inclut nécessairement aujourd’hui l’accès pour tou.tes à la protection sanitaire globale assurée avec le plus d’efficacité et le moins de risques par les vaccins.

    Depuis plus d’un an les soignant.es ont fait face, avec énergie et dévouement, à une crise sanitaire d’une ampleur et d’une gravité sans précédent depuis très longtemps, sans matériel adapté parfois, souvent sans protection, ce qui a impliqué des malades et des décès en nombre important dans leurs rangs. Ils sont encore largement plongé.es dans cette crise et en subissent toujours les conséquences. La réponse du gouvernement à leurs revendications, notamment après le premier confinement au moment du «Ségur de la santé», a clairement été une trahison et un déni massif non seulement des sacrifices consentis, mais des besoins considérables que la crise a soulignés. Elle a même comporté une part d’humiliation quand un « effort » supplémentaire leur a été demandé par Macron entre la 2e et la 3e flambée de l’épidémie en France.

    Or, selon la Fédération hospitalière de France, la vaccination des soignants plafonne à 64 % à l'hôpital et à 57 % dans les EHPAD. Selon Libération à l'AP-HP, 91% des médecins mais seulement 51% des infirmier.es et aides soignant.es sont vaccinés. Des chiffres sous-évalués, issus de la médecine du travail, qui ne comptabilisent pas les soignants vaccinés en ville ou en « vaccinodrome ». Mais des chiffres qui témoignent d’une résistance forte à la vaccination de la part des soignant.es, notamment parmi les catégories les plus exploitées et les plus mal rémunérées. Dans ces conditions la confiance dans les autorités de santé publique ne peut pas être restaurée sans une réforme radicale du système de santé impliquant en premier lieu une revalorisation salariale massive, l’amélioration immédiate des conditions de travail et l’arrêt des politiques de fermeture de lits et de services et de destruction de l’hôpital public. Mais l’élargissement de la couverture vaccinale, comme enjeu majeur de santé publique, si elle doit être articulée aux exigences liées à la défense du service public et des travailleuses et travailleurs de la Santé, ne peut pas leur être subordonnée. C’est non seulement  une mesure de protection immédiate pour les soignant.es, s’ils/elles ne présentent pas une immunité acquise encore suffisante, la meilleure depuis le début cette crise, mais elle est évidemment une mesure de protection absolument nécessaire pour leurs patient.es, et pour le système de santé en général.

    Par conséquent, aucun argument ne permet de justifier le refus d’être vacciné.e parmi les personnels de santé et d’accompagnement, sauf bien entendu contre-indication médicale, alors qu’ils/elles sont au contact de patient.es vulnérables. Cela contredirait les impératifs de santé qui sont indissociables pour nous de l’existence et du fonctionnement du service public que nous défendons. C’est la responsabilité des forces progressistes et des organisations du mouvement social de le rappeler. Les seules raisons valables de ne pas se vacciner volontairement sont les contre-indications médicales et il est nécessaire que tou.tes les soignant.es pour qui elle n’est pas contre-indiquée soient vacciné.es dans les plus brefs délais. Il est juste que les usagers des hôpitaux et des EHPAD reçoivent cette garantie de la part du système de soin. Quoiqu’on pense des mesures autoritaires prises par le gouvernement, on ne voit pas bien sur quelle base rationnelle pourrait longtemps être défendu un « droit » individuel à ne pas être vacciné.e en tant que soignant.e alors que de tels enjeux de protection des patient.es sont en jeu.

    Bien sûr, pour que l’impératif de la vaccination se concrétise, parmi les soignant.es comme parmi la population dans son ensemble, il faut de la pédagogie et une implication des travailleuses/travailleurs de la santé et des citoyen.nes elles/eux-mêmes. En ce qui concerne les soignant.es, il faut en premier lieu sortir de la stigmatisation - notamment par une vaccination générale élargie aux professions de service public en contact rapproché et prolongé avec les usager.es (les enseignant.es notamment) - et faciliter encore l’accès à la vaccination sur les lieux mêmes de l’activité en accordant également à chacun.e les 24 heures de congé nécessaires sans prélèvement du jour de carence. Les syndicats qui défendent le service public et l’intérêt des salarié.es et tou.tes celles et ceux qui ont dénoncé les scandales de santé publique - comme Irène Frachon qui joua un rôle décisif de lanceuse d’alerte dans l'affaire scandaleuse du Mediator et qui tout en comprenant « la confusion et la défiance (…) » déclare que « la rigueur, l'analyse démontrent de manière évidente les bénéfices massifs de cette vaccination » - doivent pouvoir prendre la parole et favoriser le débat dans le but de convaincre. Une telle démarche souligne par ailleurs à nouveau l’urgence de rompre avec le cadre antidémocratique, exclusif et opaque de gestion de la crise qui nous a été imposé par le gouvernement au travers d’un conseil de défense soumis à l’exécutif, sous le couvert d’une Loi Urgence qui désarme le parlement et les citoyen.nes. Cette démarche réclame aussi une campagne d’information populaire, sérieuse et large, impliquant les organisations de la société civile et le mouvement syndical, qui éclaire les enjeux de la vaccination de masse pour l’intérêt général et qui les rende accessibles à la population dans son ensemble.

    Enfin, la vaccination générale des soignant.es ne doit pas être dissociée de la vaccination de la population dans son ensemble. Cela passe par un « aller vers » - les personnes âgées et/ou isolées, les précaires, les publics fragiles, etc. - en milieu rural comme en milieu urbain . Cela suppose une vaccination généralisée à toutes les classes d’âges susceptibles d’être vaccinées. Cela implique enfin le développement intense de la solidarité internationale face à la crise Covid et à l’urgence vaccinale, et des initiatives permettant de porter et d’imposer l’exigence minimale de la mise sous licence publique des différents vaccins disponibles.

    Le groupe de réflexion sur la crise sanitaire d’Ensemble ! et d’Ensemble Insoumis (chercheur.es, praticien.nes et militant.es)

     

    « Des hôpitaux publics et de notre santéL'espoir en perspective : le numéro 00 du journal "en commun" »

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 12 Décembre 2021 à 12:11

    Le groupe sur la COVID d'Ensemble! et Ensemble Insoumis! publie une mise à jour sur la question de la levée des brevets.

    « Propriété privée des brevets et égoïsme sanitaire, un crime contre la santé de l’humanité » 

    # 8 - Décembre 2021 :  note du groupe de réflexion sur la crise sanitaire d’Ensemble et Ensemble Insoumis

    La pandémie du covid continue ses ravages sur la planète et les vagues de contamination se succèdent. Fin 2021 le chiffre de 3,5 millions de morts est évoqué au plan mondial, sur la base des déclarations officielles des Etats. Mais l’ OMS estime que ce chiffre est  sous-estimé de moitié. Depuis octobre 2020 c’est au moins 10 000 morts par jour dans le monde.

    La pandémie continue et ce que l’on pouvait craindre s’est produit : l’émergence des  ‘’variants’’ est venue compliquer la situation sanitaire internationale, en particulier dans les pays les plus pauvres qui sont dépourvus d’une couverture vaccinale suffisante. Le risque de qu’ils apparaissent et qu’ils soient plus contagieux et/ou plus pathogènes y est plus grand, et quoiqu’il en soit le faible taux de vaccination des populations, qui s’ajoute aux autres facteurs de fragilité sanitaire, les surexpose aux effets morbides de la pandémie.

    Celle-ci fait plus de dégâts dans les pays du Sud à faibles revenus qui n’ont pas accès aux masques, tests, équipements (respirateurs…) et traitements anti-covid, et qui sont dépourvus des moyens de vacciner largement leur population. Population qui en outre vit dans les conditions sanitaires les plus défavorables (logement, alimentation, système de santé et accès aux soins en général). Comme en écho, dans les pays ‘’riches’’ du nord de la planète, ce sont les classes populaires, les premiers et premières de corvées, qui payent le plus lourd tribut à la maladie. Les inégalités sociales (conditions de vie, de transport ou de travail) jouent là aussi un rôle important dans l’exposition différenciée au virus et dans les conséquences de l’infection. .

    Enfin, contrairement à l’idée qui circule encore parfois, l’infection grave n’est pas ‘’réservée’’ aux personnes âgées et aux personnes fragilisées par des comorbidités. Ainsi en France depuis mars 2020, 23% des patients hospitalisés appartiennent à la tranche d’âge des 45/64 ans. Parmi elles 40% sont en soins critiques. Pami les décédé.es du SARS-Cov 2, 25 % ne présentaient pas de comorbidité et 27 % avaient moins de 75 ans.

    L’accès aux vaccins pour tous et toutes demeure donc un facteur clé de la lutte contre la pandémie et de la protection de la santé des populations. L’extension rapide de la couverture vaccinale au plan mondial, et notamment dans les pays démunis de vaccins où le virus circule activement, est une priorité d’abord pour protéger les populations concernées, surexposées, et  pour ralentir la circulation virale et contenir l’apparition de nouveaux variants.

    Egoïsme sanitaire et apartheid vaccinal

    Or, au plan mondial c’est à un véritable apartheid vaccinal, produit de l’égoïsme sanitaire des plus riches et des logiques hyper-capitalistes qui gouvernent la santé au plan mondial, et notamment les labos, auquel nous assistons depuis le début. Ainsi, 80% des doses vaccinales produites ont été livrées à des pays du G20, et 75% des injections ont été réalisées dans 10 pays seulement, parmi les plus riches évidemment. Pendant ce temps en Afrique, 3 à 4 % seulement de la population a eu accès à la vaccination et le dispositif Covax, fondé sur la charité, avec seulement 261 millions de doses, est un échec.

    Tout cela pour continuer de satisfaire les appétits financiers et préserver les intérêts de quelques laboratoires privés qui ont, pour développer leur solution vaccinale, bénéficié largement de la recherche et de l’argent publics. Ces laboratoires profitent de leur position de monopole pour faire du chantage aux états pauvres en matière de tarifs, et font payer plus cher à ces dernier leurs doses vaccinales. Ainsi le Botswana s’est vu « proposer » l’approvisionnement en vaccin Pfizer au tarif de 29 euros la dose contre 19 aux pays de l’UE !

    Un gigantesque scandale financier et fiscal

    Pourtant les profits des grandes firmes détentrices des solutions vaccinales ARN contre le Covid sont déjà astronomiques. 1500 dollars par seconde ! 55 milliards de revenus pour Pfizer et Moderna en un an. Les grandes sociétés du big pharma, avec le soutien de l’Union Européenne, du Canada, de la Suisse et du Japon, s’accrochent à leurs bénéfices et défendent leur monopole vaccinal sous le prétexte commode de la propriété intellectuelle et des investissements qu’elles auraient consentis. La propriété des brevets est censée rémunérer ces investissements et prendre en compte leur risque financier. Mais nous savons que ces vaccins sont le fruit de l’exploitation des découvertes de la recherche financée à plus de 95% par des fonds publics depuis plusieurs dizaines d’années. 15 milliards de dollars par le dispositif Barda aux USA, 3 milliards d’euros en Europe. Les ‘’risques financiers’’ allégués sont une pure fiction: les labos ont imposé des tarifs prohibitifs, des clauses de secret commercial et obtenu des précommandes en grande partie financée à l’avance. En outre Moderna a négocié secrètement avec l’UE le versement du produit de ses ventes en Europe sur des comptes off-shore.

    Au bout du compte la population paye deux fois : à travers les subventions accordées à la recherche publique et privée, puis avec les systèmes de protection sociale. Dans le projet de loi de financement de la Sécu il apparait que 2,5 milliards d’euros ont été consacrés à l’achat des doses vaccinales pour la population française. Ici il faut citer l’étude réalisée par Public Citizen, une organisation américaine de défense des consommateurs. Cette étude, réalisée à partir des logiciels qu’utilisent les labos de big pharma pour lancer une production et en réaliser leurs objectifs, indique qu’il est possible de fabriquer 8 milliards de doses pour un coût total se situant entre 9 et 20 milliards de dollars, soit un coût unitaire se situant entre 1 et 2.5 dollars la dose selon le vaccin pris en référence ( Pfizer, Moderna ou Curevac). Bien loin des tarifs actuellement pratiqués par les labos concernés…

    Un lobbying du mensonge

    Le lobbying des labos a été intense depuis 2 ans et nous avons vu les défenseurs des brevets nous dire que les transferts de technologie et de savoir-faire étaient trop complexes et trop long à mettre en œuvre pour répondre efficacement aux objectifs d’une répartition mondiale de la production vaccinale coïncidant au plus près avec les besoins de la population. Pourtant Moderna, start up installée dans le Delaware, sans réelle capacité de production, a passé un accord avec une usine pharmaceutique suisse ( Lonza) qui n’avait aucune expérience dans la production de vaccins. En deux mois ils sont parvenus à produire leurs premières doses.

    Au niveau mondial il existe actuellement selon l’OMS une vingtaine de sites de production, répartis dans 12 pays différents, qui pourraient lancer une production qui permettrait de multiplier les sources et favoriserait l’accès à la vaccination à l’échelle mondiale. L’Afrique du Sud et l’ Inde, soutenues par plus de 50 pays, ont depuis plus d’un an demandé à l’ OMC la levée temporaire des brevets et la mise sous licence publique des vaccins contre le COVID 19. L’UE, la Suisse et le Royaume-Uni s’y sont opposés… La réunion de l’OMC à Genève, qui devait être consacrée à partir de mardi 30 novembre dernier à la recherche de solutions pour élargir la couverture vaccinale mondiale, a (opportunément ?) été reportée en raison des risques liés à la remontée de la pandémie. Mais quoiqu’il en soit les blocages subsistent. Pour les pays réticents à la levée, même temporaire, des brevets, il faut favoriser le recours aux licences volontaires, c’est-à-dire la vente de droit à produire, « plutôt que démanteler le système existant de la propriété intellectuelle, qui a fait ses preuves » (sic !), comme l’a affirmé lundi 29 novembre le Département de l’économie de la Confédération Helvétique[1]

    Une mobilisation qui monte

    Pourtant, depuis plusieurs mois, partout dans le monde, mouvements, associations, syndicats et partis militent pour la levée des brevets et l’accès aux vaccins et aux moyens permettant de lutter contre le COVID. Des gouvernements se sont prononcés pour la levée des brevets (ou au moins leur suspension). Le parlement européen, à l’initiative du groupe ‘’ la gauche au parlement’’ s’est prononcé dans ce sens. Des initiatives ont été prises : tribunes dans la presse, appels, pétitions - dont l’initiative citoyenne européenne - création du collectif « stop brevets covid réquisition », rassemblements militants le 30 novembre devant l’OMC à Genève et dans de nombreux pays et villes.

    Malheureusement en France le débat s’est largement polarisé ces derniers mois sur les questions liées à la mise en place du « passe sanitaire ». Au lieu de porter sur les enjeux d’un élargissement rapide de la campagne de vaccination au plan international. Ainsi, par une étrange inversion des hiérarchies, le débat sur l’obligation vaccinale en France, a pris le pas sur la question pourtant bien plus fondamentale pour la population mondiale du droit à la vaccination.  Il faut dire que la politique du gouvernement Macron, avec son impréparation et ses mensonges, avec ses décisions solitaires et brutales et sa navigation à vue, a largement contribué à nourrir les doutes et le scepticisme vaccinal. Dans un tel contexte de méfiance envers les autorités politiques, sur fond d’autoritarisme présidentiel, en l’absence de tout contrôle parlementaire et citoyen, cela a ouvert un boulevard aux théories complotistes et favorisé l’hostilité à la vaccination alimentée par un courant antivax qui s’est montré très actif cet été et à la rentrée.

    Face à la pandémie, faire des vaccins et des traitements contre le Covid un bien commun de l’humanité

    Au plan international, pourtant, une réponse s’impose : les gouvernements, notamment au sein de l’Union Européenne, doivent lever les brevets plutôt que de nourrir l’illusion d’une protection face à de nouvelles vagues pandémiques par la fermeture des frontières. De même l’accès de toutes les populations du monde aux moyens de prophylaxie doit être garanti. Comme nous le défendons pour les vaccins, la mise au point attendue de traitements efficaces doit bénéficier à la population mondiale dans son ensemble et ne pas être l’occasion de nouveaux accaparements et super-profits par les grands labos privés. Atteindre cet objectif passe par une mobilisation citoyenne puissante, internationaliste et solidaire.

    Face au virus et à ses nouveaux variants, continuer l’apartheid vaccinal, maintenir l’égoïsme sanitaire, au lieu de construire les solidarités internationales urgentes et nécessaires, laisser croire que la vaccination dans les pays solvables du Nord de la planète préservera efficacement la population, est une grossière erreur et un crime contre la santé de la majorité de la population mondiale.

     

    voir https://www.ensemble-fdg.org/content/propriete-privee-des-brevets-et-egoisme-sanitaire-un-crime-contre-la-sante-de-lhumanite 

     

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