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5 septembre : coup d'envoi du Havre citoyen 2020
25 ans, ça suffit ! C'est le sentiment que l'on rencontre partout où que l'on aille dans les quartiers du Havre. 25 ans d'une ville morcelée, dans laquelle les quartiers nord, est et sud ont été laissés à l'abandon, au seul profit du centre-ville. Des populations délaissées, des associations exsangues, des rues et des trottoirs sales et réduits à l'état de forêt vierge, des commerces qui ferment dans tous les quartiers dans l'indifférence la plus totale de la part de nos édiles, une économie à l'abandon, une ville où rien n'est fait pour réduire la "facture environnementale" : hormis le racket des parkings payants, aucune politique volontariste pour réduire l'usage de la voiture et promouvoir d'autres modes de transport n'a été menée. Par exemple : pas de parkings relais aux entrées de ville, elles-mêmes mal desservies par les lignes de bus et le tramway.
Enfin, 25 ans pendant lesquels les citoyen-ne-s n'ont eu le droit à la parole qu'une fois tous les 6 ans, lorsqu'il s'agissait de mettre un bulletin dans l'urne, ou lorsqu'ils et elles décidaient de prendre la parole, lors des conseils municipaux, et n'avaient face à eux/elles qu'un mépris glaçant.
Ce n'est sans doute pas pour rien qu'Édouard Philippe a été choisi comme premier ministre : il a en effet fait la preuve de ce qu'était une bonne gestion libérale au niveau local et intercommunal !
Il est temps que ça change ! Et comme les citoyen-ne-s en ont marre d'être cantonnés au silence, ils et elles ont décidé de mener une campagne d'un genre nouveau : Ce ne sera pas une campagne d'un homme et de son parti, dans laquelle on aurait juste besoin d'eux pour distribuer des tracts.
Ce sera la campagne d'un collectif citoyen, constitué à ce jour de plus de 400 personnes qui ont souhaité s'engager, collectif soutenu par mouvements et partis, unis par des principes acceptés par tous et toutes, contenus dans une "déclaration de principes" rédigée, débattue, acceptée collectivement.
Quel sera notre programme ?
Vous vous attendez peut-être à trouver ci-dessous les grandes lignes du programme ? Vous serez déçus ! En effet, ce programme sera écrit par les citoyen-ne-s eux/elles mêmes, sur la base de toutes les propositions que nous aurons récoltées dans les ateliers citoyens.
Les deux seules choses que nous savons à ce jour :
- Il ne pourra pas y avoir d'éléments programmatiques en contradiction flagrante avec le contenu de la déclaration de principes, que nous vous engageons à télécharger (lien dans le paragraphe précédent).
- Lorsque nous serons élu-e-s, il sera fait en sorte que les habitant-e-s, par tous les moyens possibles (associations, conseils de quartier, référendums locaux) , soient garant-e-s de son application ! Il ne s'agira pas de mettre un bulletin dans l'urne et d'attendre ou d'espérer, mais de s'engager ensemble pour la mise en œuvre et la réussite !
Le programme sera donc connu fin novembre/début décembre, après les ateliers et les arbitrages, arbitrages qui ne seront pas le fait du prince, mais qui feront l'objet de débats entre nous. Comme la démocratie demande du temps, un mois complet est prévu pour ces arbitrages.
Peut-on connaitre la liste des 59 noms ?
Là encore, cruelle déception ! La composition de la liste sera la chose qui sera connue en dernier, car jusqu'au dernier moment, la porte restera ouverte pour que des citoyen-ne-s, des partis, des mouvements politiques, des responsables d'associations, nous rejoignent.
Alors, s'il n'y a pas de chef, ça fonctionne comment ?
La campagne fonctionnera sur 2 jambes : d'un côté, l' "espace citoyen", qui fonctionne de manière autonome, avec son organisation propre. De l'autre l' "espace politique", qui regroupe les organisations politiques qui soutiennent la démarche : Ensemble !, le PCF, Génération-s, Décroissance Le Havre, le groupe Pour une Nouvelle Gauche au Havre (et d'autres qui pourraient nous rejoindre).
Chacun de ces deux espaces est représenté au "collectif de direction de campagne" par 20 délégué-e-s. Ce collectif de direction de campagne comprend en plus 5 personnes qui ne font partie d'aucun des deux espaces et qui sont les assistant-e-s de la future tête de liste présumée, ainsi que le mandataire financier. Ce sont donc 45 personnes qui dirigeront la campagne, en liaison constante avec leurs "espaces". C'est ce collectif qui prend les décisions, et non "le chef".
La tête de liste est déjà connue ! Ce n'est pas très démocratique !
C'est un des reproches qui nous est fait pour cette campagne. Soyons clairs : ce n'est pas nous qui avons choisi le cadre dans lequel s'effectuent les élections municipales, c'est la 5ème république bourgeoise qui l'a fixé. Et chacun sait qu'une victoire à l'élection municipale est très dépendante de la personnalité de la tête de liste.
Nous n'allons pas aux élections municipales pour témoigner, faire figuration. Nous y allons pour gagner ! Gagner non pas pour nous, mais pour redonner le pouvoir municipal aux habitant-e-s, comme c'est indiqué dans la déclaration de principes, qui engage ceux et celles qui l'ont signée.
Si nous voulons débarrasser la ville de 25 ans ans de gestion ultra-libérale, il nous fallait une tête de liste connue, engagée, compétente, respectée. Ce sera Jean-Paul Lecoq.
Qu'on se le dise, et que la presse s'en fasse l'écho : Jean-Paul Lecoq n'est pas le candidat du PCF. C'est le candidat des citoyen-ne-s engagés dans l'aventure, et le PCF n'est qu'un des partis qui le soutient, au même titre que les autres, ni plus ni moins.
Mais la campagne est quand même financée par le PCF ?
Qui a pu dire pareille baliverne ? Le collectif de campagne a décidé qu'elle serait financée par des prêts et des dons citoyen-ne-s, individuels. Il a refusé, par exemple, que le PCF prête 10 000 euros, qui auraient été récoltés auprès de ses militant-e-s : ce seront donc des prêts individuels des militant-e-s en question, ce qui sera un signe fort d'engagement. Ainsi, aucun parti ne pourra dire "j'ai mis plus d'argent sur la table que les autres".
Et les ateliers, il seront dirigés par qui ?
Les ateliers ne seront pas dirigés, mais animés, par des volontaires, aussi bien issus de l'espace citoyen que de l'espace politique. Le but n'est pas de faire des réunion sans fin pour discuter de la virgule et des propositions de chaque parti : le but est de récolter la parole des habitant-e-s. Chaque atelier sera donc maitre de sa manière de travailler, sachant que nous ne demanderons pas aux gens de venir participer, mais que nous irons au devant des gens de toutes les manières possibles.
La seule consigne donnée aux atelier c'est : ne pas censurer la parole mais la recueillir, même si elle ne concerne pas directement le sujet de l'atelier. Les animateur-trice-s seront chargé-e-s de faire les synthèses.
Alors finalement, c'est démocratique ?
Nous l'espérons ! Ce cadre est nouveau sur la ville, c'est la première campagne qui se déroule de cette manière, et c'est nouveau pour tout le monde ! Alors évidemment, il est possible que tout ne soit pas parfait, car, comme tout le monde, nous apprenons. il sera évidemment facile de nous jeter la pierre au premier faux pas, mais bien malin celui ou celle qui prétendrait faire mieux que nous sans hésitations, sans tâtonnements. La démocratie ne se revendique pas, elle se pratique au quotidien.
En tant qu'organisation politique, nous conservons notre liberté de parole : nous ne serons pas au garde-à-vous et n'accepterons jamais les discussions sur un coin de table qui mettraient de côté les citoyen-ne-s ou les autres organisations. Si quelque chose ne nous plait pas, dans l'organisation ou le programme, nous le dirons, sans pour autant rompre ce cadre d'union inédit.
Mais nous n'avons pas la science infuse et tous les jours, nous, organisations politiques, nous apprenons des citoyen-ne-s ! Nous avons appris par exemple qu'il ne nous appartenait pas d'organiser la soirée festive du 5 septembre, organisation dont l'espace citoyen s'est saisi : recherche de salle, budget, organisation du buffet, de la buvette, de la conférence de presse etc... Merci à eux et elles pour ce travail !
ALORS, EMPAREZ-VOUS DE LA PAROLE, ENGAGEZ-VOUS DANS L'ACTION, POUR QUE DEMAIN LES HAVRAIS-E-S PRENNENT LE POUVOIR !
Rendez-vous, JEUDI 5 SEPTEMBRE, à partir de 18h, Salle FRANKLIN, pour une soirée festive qui marquera le début de la campagne
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Commentaires
Une municipalité au service des habitants
Nous espérons gagner grâce avec cette union très large sur la base des revendications parties des mouvements sociaux (la délcaration de principes et le programme issu des ateliers). Cette nouvelle municipalité assurera certainement une gestion plus transparente, honnête, qui traite tous les habitants à égalité et respecte l'environnement. Ce serait déjà un immense pas en avant.
Mais elle peut faire plus, même dans le climat national de politique austéritaire et de priorité aux profits capitalistes sur les besoins humains et de l'environnement, aggravé par le gouvernement Macron. Elle pourrait introduire des mesures sociales, environnementales et démocratiques au niveau de la ville ou de Le Havre-Seine-Métropole, avec l'accord des maires des communes environnantes, qui heurtent la logique néo-libérale. Le gouvernement pourrait tenter de les bloquer par des mesures financières, par les préfets, par les partenaires capitalistes des projets public-privé, avec l'appui des média. Il faudra résister par une mobilisation large et le soutien d'autres villes.
Ceux qui sont favorables à une telle résistance doivent s'y préparer en travaillant ensemble dès maintenant. Ce ne sera pas facile, mais il est possible de gagner.
Tout à fait ! Lorsque nous aurons gagné, nous n'aurons pas encore gagné, car tout sera à faire, et nul doute que l'on nous mettra des bâtons dans les roues !
D'autre part, évidemment, nous ne pourrons pas faire une "république sociale et solidaire havraise" ! Il faudra tenir compte de notre environnement qui, hélas, restera encore capitaliste. Mais une municipalité détient encore quelques leviers de pouvoir (écoles par exemple) même si beaucoup sont partagés par les communautés urbaines. Il nous faudra convaincre !