Il a fallu 15 ans pour que l’appel à débaptiser les noms des rues qui portaient le nom d’ odieux profiteurs du « commerce triangulaire » aboutisse.
Certaines rues ont reçu une nouvelle plaque sur laquelle figure des explications sur les liens du personnage avec l'esclavage. Nous ne pouvons que nous en réjouir, cette manière de procéder étant plus pédagogique qu'une suppression pure et simple. On n'efface pas son passé en effaçant ses traces, mais en les assumant et en les expliquant...
Des hommes, des femmes, des enfants ont été arraché de leur terre africaine pour les conduire en esclavage en Amérique, travail gratuit si dur que la plupart mourraient autour de 30 ans.
Cette exigence que mémoire soit rendue continue d’être d’actualité car ces tragiques évènements ont contribué à fabriquer le racisme qui dure encore aujourd’hui
Contrairement à l'édition de Paris Normandie du 9 mai qui n’avait aucun mot pour rappeler les souffrances subies par des êtres humains pour les profits des armateurs négriers, la cérémonie les a rappelées. Par des chants et par des interventions. D’abord de militantes de « MÉMOIRES ET PARTAGES », ensuite du maire du maire et du sous préfet du Havre.
Des discours où rien n’a manqué, sauf, comme me l’a indiqué mon camarade Jacques Lecronc que l’esclavage, aujourd’hui prend la forme du refus de secourir les migrants, et que cette question ne fut pas du tout évoquée.
Enfin, rappelons que si Le Havre revient aujourd'hui sur son passé de ville et de port ayant participé à la traite esclavagiste qui a fait la fortune de quelques familles, et c'est une bonne chose, elle refuse toujours de parler de son passé colonial qui a fait la fortune de bien d'autres. Esclavage et colonialisme n'étant pas nécessairement liés.
Nul doute que bientôt, ce passé du Havre colonial sera évoqué sur ce blog, et ailleurs...