Après la profanation du « mur des Justes à Paris », c’est la synagogue de Rouen, dans notre région, qui a subi une tentative d’incendie.

Cette recrudescence d’actes ouvertement antisémites se produit dans une période où le conflit entre le gouvernement Netanyahou et le Hamas est à son paroxysme, et ce n’est évidemment pas un hasard.

Aucun de ces deux actes n’est à attribuer au RN ou au fascisme. Les mains rouges peintes sur le mur des Justes font référence au symbole utilisé par les étudiants de Sciences-Po dans leur soutien au peuple palestinien. Savent-ils qu’il ne s’agit pas là d’un appel à la paix ? Ni de dire que Netanyahou aurait les mains pleines du sang des Palestiniens ?

Ces mains rouges sont un appel au meurtre. Elles font référence aux mains qu’un jeune palestinien a brandies devant la foule de gens qui venaient de tuer deux réservistes israéliens détenus dans le commissariat de Ramallah, lors de la seconde intifada, le 12 octobre 2000.

L’auteur de l’incendie de la synagogue de Rouen était un jeune algérien de 24 ans.

De toute évidence, ces actes sont dus à l’ignorance, à la méconnaissance de l’Histoire et des symboles, à la confusion entre judaïsme et sionisme, entre juif et "personne de toute confession, ou sans confession, ayant aidé, nourri, caché, soigné des juifs pendant la seconde guerre mondiale" (un Juste), à la confusion entre l'extrême-droite de Netanyahou et la totalité du peuple israélien, ainsi qu'entre le peuple israélien et l'ensemble de la population du monde hors Israël qui se reconnaît plus ou moins comme d'origine juive.

Une partie de la gauche porte une part de responsabilité, pour n’avoir pas été claire dès le début du conflit Israélo-Hamas : il ne s’agit pas d’un conflit entre deux états, encore moins entre deux peuples. D’une part, nous avons un gouvernement d’extrême-droite en Israël qui a pris prétexte de l’attaque du Hamas du 7 octobre pour envahir la bande de Gaza et y perpétrer les massacres que l’on sait. L’objectif de Netanyahou est clairement de récupérer la bande de Gaza à des fins coloniales, en acculant le peuple palestinien à une seconde Nakba. De l’autre, nous avons un mouvement à l’antisémitisme revendiqué (voir charte du Hamas de 1988) dont le but est l’instauration dans la Palestine historique d’un régime islamiste à l’iranienne.

Les deux objectifs sont clairement distincts, et dans les deux cas, le peuple palestinien en est le jouet et en paye le prix.

En aucun cas, le soutien au peuple palestinien ne peut passer par l’antisémitisme car de nombreux-ses juifs-ves d’Israël (et du monde) sont opposé-e-s à cette guerre, à la poursuite de la colonisation, au gouvernement Netanyahou.

Ensemble ! condamne fermement ces actes et prendra toute sa part dans la juste lutte contre l’antisémitisme, et nous écrivons cela d’autant plus sereinement que, symétriquement, notre engagement de longue date dans le combat contre l’islamophobie n’est plus à démontrer. Nous appelons à l’unité à gauche contre toutes les manifestations d’antisémitisme, d’où qu’elles viennent.

Pour aller plus loin :

-   Sur le symbole des « mains rouges »

-   Le Mur des Justes

Sur le fond : une Histoire Palestine-Israël en deux parties, et neuf articles (partie 1, sept articles, partie 2, 2 articles) :

Partie 1

Partie 2