https://www.lehavre.fr/agenda/conference-du-chrh-1922-la-greve-du-havre

Ces deux grèves en une (des métallurgistes, et générale) soulèvent la question des différentes formes d'unité autour des revendications ouvrières et de la défense des libertés démocratiques.

En 1922 au Havre, le mouvement syndical était très implanté mais divisé entre la CGTU (dirigée par une alliance de communistes, de syndicalistes révolutionnaires et d'anarchistes), les autonomes et la CGT (dirigée par des courants qui s'affirmaient "réformistes" proches du Parti socialiste reconstitué et du Parti radical). Quant aux tendances politiques de gauche (anarchistes, communistes, socialistes, républicains sociaux), ils étaient divisés face à la nouvelle mairie dite "d'extrême gauche", emmenée par Léon Meyer, radical. Tous faisaient face à une division entre capitalistes havrais, plus portés à la recherche du dialogue social (Jules Siegfried) et capitalistes parisiens et nationaux (Comité des Forges) plus portés à l'affrontement.

L'intérêt de cette grève est qu'elle eut lieu au moment où le mouvement communiste se posait la question de quelle unité, sur quelles revendications, avec qui, question qui fut discutée au Congrès de l'Internationale communiste, en présence de délégués qui avaient été au Havre. En sortit la première formulation claire de la stratégie du Front unique ouvrier et des alliances en défense des libertés démocratiques (le droit de grève, le droit de manifester).

Toutes questions fort pertinentes aujourd'hui.