• Après les municipales, poursuivre la démarche citoyenne (2)

    Après les municipales, poursuivre la démarche citoyenne (2)Cet article est la seconde et dernière partie du texte relatif à la campagne municipale du Havre, dont nous avons publié la première partie le 16 juillet.

    La raison essentielle de la défaite

    Commençons par rappeler – nous l’avons déjà dit plus haut - que notre liste, même si notre défaite n’est pas discutable, a quand même permis d’éradiquer le RN du conseil municipal. Ce n’est pas une petite victoire !

    Quant à la raison principale de la défaite, il faut évidemment la rechercher dans l’abstention des quartiers populaires. Pourtant, la participation a été plus forte au second tour qu’au premier, et même plus forte qu’au niveau national. Mais il suffit de l’analyser bureau par bureau, en la superposant aux résultats d’Édouard Philippe pour s’apercevoir que la quasi-totalité de l’augmentation de participation s’est faite dans les bureaux de centre-ville ou de « la côte » (Claude Monet) dans lesquels le candidat de droite totalise jusqu’à 70% des suffrages. La participation a été identique, voire plus faible dans les quartiers populaires. C’est un des enseignements que nous tirons de cette élection : nous n’avons pas su amener aux urnes de nouveaux électeurs de ces quartiers. Nous n’avons pas mesuré l’ampleur de « l’abstention structurelle », c’est-à-dire constituée de gens qui ne sont même plus inscrits sur les listes.

    Poursuivre la démarche citoyenne, car c’est le sens de l’Histoire

    Pour autant, le cocktail citoyens/politiques doit perdurer ! Il serait regrettable de retomber, une fois le scrutin passé, dans des calculs sordides entre partis pour les prochaines échéances électorales.

    Les différentes éruptions citoyennes que nous avons pu voir depuis 2 ans dans notre pays, et en Europe, montrent que les partis ne peuvent plus prétendre diriger seuls les affaires politiques ! L’aspiration populaire à investir la politique, au sens premier du terme (l’exercice du pouvoir dans une société organisée), est forte. Là encore, cette aspiration n’est pas homogène : elle peut aller de la simple demande « écoutez ce que j’ai à dire, et prenez-le en compte », ce qui n’est déjà pas le cas aujourd’hui, à la volonté de remplacer le pouvoir en place. Quoi qu’il en soit, les citoyen-ne-s doivent être remis au centre du jeu politique, et les partis politiques – de par leur histoire garants de la mémoire politique - en soutien.

    C’est cette démarche qui a été mise en œuvre dans le collectif « Un Havre Citoyen » et qui a abouti à l’élaboration du programme et à la constitution de la liste. Dans le cadre d’une campagne électorale d’une durée limitée et contrainte, nous pouvons considérer que le mieux a été fait.

    Comment continuer ?

    Le collectif UHC a décidé de perdurer, de retourner auprès des citoyen-ne-s dans les quartiers, en collaboration avec les élu-e-s de la liste.

    Il est possible, aux élections départementales, voire régionales, de poursuivre cette démarche, qui a par ailleurs été menée dans d’autres villes du département et de la région. C’est dès maintenant qu’il faut y penser. Ce sera redonner du sens à ces scrutins dont pour l’instant de trop nombreux citoyens se détournent.

    Ce sera aussi montrer que la division et le désaveu de la politique qu’elle entraine ne sont pas des fatalités. Le rassemblement le plus large des organisations se réclamant de l’anti-libéralisme est nécessaire pour espérer mettre un terme à des décennies de politiques anti-sociales. Mais il ne sera pas suffisant : la participation active de citoyens et citoyennes non engagé-e-s dans des partis est indispensable pour surmonter les découragements, montrer qu’il est possible de faire de la politique qui ne soit pas politicienne. A Ensemble !, nous y travaillons sans relâche, car c’est notre ADN.

    Partie prenante de la campagne « Un Havre Citoyen » depuis le début, et présent-e-s en nombre dans tous les ateliers et structures d’animation de la campagne, nous remercions Jean-Paul Lecoq, dont la personnalité, le dynamisme et l’ouverture d’esprit ont permis qu’une expérience inédite soit mise en œuvre au Havre. Elle portera ses fruits.

    Nous remercions les électeurs et électrices qui ont permis l’élection de 12 colistier-e-s de la liste, dont Annie Chicot, membre d’Ensemble !

    « Clinique Océane : un lock-out déguisé pour briser une grève !Après les municipales, Un Havre Citoyen se pérennise »

  • Commentaires

    1
    John Barzman
    Mercredi 22 Juillet 2020 à 20:19

    Union anti-libérale dans l'action et les élections et unité plus large pour battre la droite et l'extrême droite

    Pour moi, "Un havre citoyen" a montré comment les organisations de gauche anti-libérales et les citoyens peuvent s'unir pour donner le ton à une union plus large.

    Edouard Philippe est mal élu. Il perd du terrain par rapport à 2016. Il a tiré parti des circonstances au dernier moment: crainte du COVID, démobilisation forcée des mouvements sociaux pendant presque 4 mois, léger regain de sa popularité en tant que Premier Ministre pour sa gestion du COVID en comparaison celle de Macron, appel sélectif, bien financé et ciblé aux réseaux anticommunistes à voter sans qu'il y ait en même temps un appel appuyé à toute la population à aller voter.

    Mais "Un Havre citoyen" a permis qu'au sein de la gauche et de l'écologie s'affirme un fort courant anti-libéral qui a mis les organisations d'accompagnement du libéralisme en minorité et devant le choix: soit reconnaître leur défaite au sein de la gauche et y accepter la position qui correspond à leur poids, soit assurer la victoire de la droite par le ralliement à celle-ci, l'abstention ou le vote blanc. C'est cette méthode qu'il faut appliquer au niveau régional et national.

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