• A partir du mois de mars 2015, l’État français a obligé les migrant-e-s, vivant dans le Calaisis, à se regrouper sur un vaste terrain insalubre à l’écart de la ville, donnant ainsi naissance au plus grand bidonville de France où survivent depuis, dans une précarité extrême, des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, de familles entières.

    Petit à petit, la vie s’est organisée avec l’aide de bénévoles locaux et de plusieurs pays, tant au niveau logement, que nourriture, santé, éducation et espaces culturels.

    La grande majorité des migrant-e-s, de ces jeunes,  souhaite se rendre au Royaume-Uni.  Mais les propositions des autorités françaises vont à l’encontre  d’une véritable solution de solidarité humaine

    La seule réponse de l’État français, en accord et avec l'aide des autorités anglaises, face à une crise humanitaire sans précédent, a été d'abord la mise en place de grilles, de fossés, une très forte présence policière et la répression, les gaz lacrymogènes, puis la destruction brutale de la partie sud du bidonville.

    On démantèle la « jungle » de Calais.... Des centaines de migrants fuient alors vers d'autres ports de la Manche, quelques-uns vers Dieppe.

    Les présidents de la région, en tant que président du port de Dieppe, et du département réclament aujourd'hui leur expulsion vers... nulle part, car selon eux, le développement du port est incompatible avec la présence de migrants.

    Pour eux, à Dieppe, comme à Calais, il s'agit de protéger le port, l'économie locale, de ne "plus voir" ces migrants, traumatisés par la guerre, la famine, les dictatures, sans avenir dans leur pays d'origine, traumatisés par ce qu'ils ont subi dans leur trajet d'exil et plusieurs mois d'errance.

    La municipalité de Dieppe réclame également leur départ du port, arguant de la présence massive parmi les migrants d'une filière albanaise, rappelant aussi qu'elle continue de soutenir l'action du Centre d'Accueil des Demandeurs d'Asile (CADA) et de l'association Informations Solidarité Réfugiés (ISR) pour les demandeurs d'asile.

    Mais le problème est que la grande majorité des migrants du port de Dieppe ne sont pas demandeurs d'asile. Ils ne demandent qu'à continuer leur route. Ils ne souhaitent pas s'installer en France mais simplement y être accueilli.e.s dignement, humainement, pendant leur passage sur notre territoire.

    Des femmes et des hommes, de Dieppe et des environs, au sein d'associations se sont mobilisé-e-s pour le respect des droits humains fondamentaux, en particulier : droit au logement, droit à la nourriture, droit aux soins. Il est du devoir des autorités de les aider dans leurs actions.

    Au lieu de cela, on essaie de nous faire croire que la cause de tout cela serait « les passeurs ». Mais les passeurs ne sont que la conséquence. Ils prospèrent sur le terreau de la politique d'immigration européenne.

    Ce discours « lutte contre les passeurs, contre la traite des êtres humains », répété à l'envi par les dirigeant-e-s  ne sert qu'à camoufler la responsabilité réelle de l'Union Européenne, de ses institutions - Frontex en tête - et des États qui la composent dont la France et l'Angleterre qui ont signé les accords du Touquet.

    C'est bien l'Europe qui a militarisé ses frontières, externalisé le contrôle des migrations, qui oblige les États  du Sud de la Méditerranée à construire des camps de rétention pour y enfermer les migrante-s. C'est l'Europe encore qui a restreint le nombre de visas et bafoue le droit d'asile en le sous-traitant à la Turquie de M. Erdogan. C'est l'Europe toujours qui a joué et qui joue un rôle dans la déstabilisation politique, sociale et économique des États du Sud par le biais d'accords internationaux inéquitables... 

    Oui, il s’agit de désigner les véritables responsables de cette situation internationale : l’Europe, les États, les dictateurs, la finance avec ceux qui veulent faire prospérer leurs capitaux avec le pétrole, le gaz , qui spéculent sur le prix des céréales…. 

    Mettre en place une répression sur des êtres dans la plus grande des précarités sous prétexte de lutter contre les passeurs, est indigne et inefficace. En s’en prenant aux victimes condamnées à se disperser dans la peur, cette politique ne fait que déplacer et aggraver cette situation intolérable. Cette « solution » n’en est pas une. 

    Pourtant, face au drame quotidien et à la détresse des migrant-e-s de Calais, de Dieppe aujourd’hui, des situations migratoires en général, le cadre de la solution existe.  

    Il est inscrit dans l'article 13 de la déclaration universelle des droits de l'Homme : « 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » 

    avec toutes les conséquences pratiques que ces droits universels impliquent, dont les conditions humaines d’un premier hébergement. 

    Le combat qu'il faut mener, c'est donc celui pour l'obtention de cette liberté de circulation, y compris  pour ce qui concerne les ports de la Manche vers l'Angleterre.  

    Seul le respect de la liberté de circulation et la liberté d'installation pour toutes et tous, permettrait de mettre un terme à ces horreurs causées par les politiques sécuritaires en matière d'immigration, qui ne vont que d'échec en échec depuis plus de 30 ans, qui sont coûteuses, meurtrières et radicalement inefficaces. 

    Ouvrons les frontières ! Des Ponts, pas des Murs ! 

     


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  • Après les grèves et manifestations du 9 mars, le gouvernement a tenté de désamorcer le mouvement en reculant sur quelques aspects mineurs de la loi. Il tente ainsi d'enfoncer un coin entre les "réformistes", responsables et progressistes, et les "jusqu'au boutistes", réactionnaires crispés sur leur mode de vie révolu. De son point de vue, bien sûr.

    C'est raté ! la jeunesse, les privé(e)s d'emploi et les salarié(e)s, ne s'en laissent pas conter, et veulent construire une mobilisation forte pour obtenir le retrait de la loi !

    Les concessions faites par le gouvernement limitent la toute-puissance des décisions patronales en matière de forfait-jour, d'astreinte, de congés pour événements familiaux, suppriment de fait le barème des indemnités pour licenciement abusif laissées à l'appréciation des juges prud'homaux, reviennent sur l'aggravation du temps de travail pour les apprenti(e)s.

    Mais le gouvernement maintient les accords offensifs permettant de baisser les salaires et flexibiliser le temps de travail. Il garde les motifs offerts aux entreprises pour procéder à des licenciements, avec simplement la possibilité pour un juge de vérifier leur bien fondé sur le seul territoire national. Le licenciement sans « cause réelle et sérieuse », et non plus économique, sans garantie de reclassement et indemnité reste.

    M. Valls ment aux jeunes. L'extension de la garantie jeunes, qui était déjà prévue, ne repose sur aucun moyen financier supplémentaire.

    Le coeur de la réforme, l'inversion des normes, n'est pas touchée : La possibilité de majoration des heures supplémentaires à hauteur de 10% reste, la précarité de l'accès à l'emploi pour les jeunes, avec des CDD de courte durée ou d'usage, subsistent.

    Pour M. Valls il faut « décentraliser le droit du travail ». Il veut un code du travail par entreprise.

    Nous voulons un droit du travail protecteur et identique pour tous les salariéEs.

    L'exigence du retrait est toujours d'actualité.

    C'est pourquoi, « Ensemble! » soutient les mobilisations prévues le 17 mars et celles à venir, le 31 mars, et appelle à y participer.

    Prochaine étape : jeudi 17 Mars, avec plusieurs rendez-vous au Havre, dont une conférence-débat à Franklin à 18h avec Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, membre de la CGT, et Nicolas Capron, avocat, membre du SAP.

    Ci-dessous, les tracts de l'intersyndicale pour la journée du 17, à lire ou à télécharger :

    Contre la loi El Khomri : poursuivre et amplifier la mobilisation !

    Contre la loi El Khomri : poursuivre et amplifier la mobilisation !

     


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  • Contre la loi El Khomri : Un MILLION de signatures !Mieux que le téléthon : un million de signatures, un million de promesses de mobilisation !

    Ecoeurés par le dernier coup fourré de ce gouvernement contre les salarié-es, une vague de protestation monte dans le pays au travers de la signature de la pétition contre « la loi travail » lancée le 20 février et qui a recueilli sa millionième signature ce soir, 4 mars 2016, à 21h10 exactement !

     Cette vague de signatures nous autorise à prévoir des initiatives locales massives.

    Au Havre, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unef appellent en commun a frapper un grand coup dès le 9 mars. Tous les rendez-vous de la journée sont sur le tract unitaire que vous pouvez lire ou télécharger ci-dessous :

    Contre la loi El Khomri : Un MILLION de signatures !

     Vous pouvez également lire ou télécharger le tract d'Ensemble ! "Empêchons Hollande et Valls de nuire plus longtemps" :

    Contre la loi El Khomri : Un MILLION de signatures !

     

    Un collectif unitaire associant syndicats (confédération CGT, FSU, Union syndicale Solidaires, ainsi que leurs organisations), associations, forces politiques s'est également constitué depuis l'automne 2015 à l'initiative de la fondation Copernic, sous le nom le Code Qu'il Faut Défendre (CQFD: www.CQFD-lesite.fr)  et propose l'organisation de meetings publics dans toute la France, parallèlement aux initiatives syndicales et citoyennes.


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  • Appel unitaire : les jeunes mobilisés le 9 mars !La Journée du 9 mars est un point de départ dans la construction d'un vaste mouvement unitaire d'ampleur national, nécessaire pour obtenir le retrait de la loi "El Khomri" !

    Il faut transformer les 900 000 signatures virtuelles de la pétition en un raz de marée tout ce qu'il y a de plus réel !

    Les jeunes, que ce soit par le biais des réseaux sociaux ou par celui de l'appel que nous reproduisons ci-dessous, se mobilisent et nous montrent la voie. Il faut dire que si cette loi passe, elle impactera leur vie entière ! Tout doit donc être fait pour obtenir son retrait. Cette loi n'est pas négociable.

    Au Havre, rendez-vous à 10h à l'hôtel de ville !
     
    Vous pouvez lire et télécharger le tract d'Ensemble ! ici :

    Appel unitaire : les jeunes mobilisés le 9 mars !

    L'appel des organisations de jeunesse :


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